80e AG de l’ONU : Le Tchad réclame un nouveau pacte mondial pour le développement de l’Afrique
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80e AG de l’ONU : Le Tchad réclame un nouveau pacte mondial pour le développement de l’Afrique

À la tribune des Nations unies, le Premier ministre tchadien Allah-Maye Halina, représentant le président Mahamat Idriss Déby Itno, a lancé jeudi soir un vibrant appel en faveur d’un « nouveau pacte mondial » destiné à permettre aux pays africains de financer leur développement. Un plaidoyer qui dénonce un système financier international jugé « inadapté » aux réalités du continent.

S’exprimant lors du débat général de la 80e Assemblée générale, placée cette année sous le thème « Mieux ensemble : 80 ans pour la paix, le développement et les droits humains », le chef du gouvernement tchadien a mêlé hommage et critique à l’adresse de l’ONU.
« Je me tiens devant cet auguste assemblé avec le poids de l’histoire et la force d’une conviction profonde. L’ONU, 80 ans après sa naissance dans la douleur des guerres, doit aujourd’hui renaître dans la vérité de nos espoirs », a-t-il déclaré.

Tout en saluant les avancées de l’Organisation dans la paix mondiale, la décolonisation et la coopération multilatérale, Allah-Maye Halina a souligné ses limites : « 80 ans après, l’ONU reste loin d’accomplir les objectifs qui lui sont assignés par sa Charte. » Il a notamment cité les échecs des missions de maintien de la paix en Afrique, au Mali, en Centrafrique ou en RDC, ainsi que l’incapacité à mettre fin au conflit israélo-palestinien.

Le Premier ministre tchadien a insisté sur la nécessité d’une gouvernance mondiale plus juste et inclusive :
« Nous appelons à une gouvernance mondiale plus équitable, où les États du Sud, les nations émergentes, les voix longtemps marginalisées puissent pleinement exercer leur droit à la parole, à la décision et à la dignité. L’Afrique exige sa place dans la gouvernance mondiale », a-t-il martelé.

Il a également rappelé que la souveraineté reste « le socle de l’ordre international » et qu’elle n’est « ni un privilège, ni une concession, mais un droit inaliénable inscrit dans la Charte des Nations unies ».

Décrivant la situation de son pays, Allah-Maye Halina a dressé un tableau marqué par des menaces multiples :

  • Sécurité : « Face à la secte Boko Haram, le Tchad n’a reçu aucun soutien extérieur et a dû affronter seul le poids de la lutte », a-t-il regretté.
  • Climat : Le pays est durement touché par « l’avancée du désert, la sécheresse et les catastrophes naturelles ». D’où son appel à une solidarité accrue pour l’accès aux financements, aux technologies vertes et aux vaccins.
  • Humanitaire : Le Tchad accueille à l’Est des dizaines de milliers de réfugiés fuyant le conflit au Soudan, une charge que N’Djamena appelle la communauté internationale à mieux partager.

Dans son intervention, le chef du gouvernement a également défendu le plan national du développement Tchad Connexion 2030, présenté comme une feuille de route pour le développement et la modernisation du pays.

En conclusion, il a réaffirmé la volonté du Tchad de « prendre toute sa place dans l’édification d’un monde plus juste et plus solidaire », tout en exhortant la communauté internationale à réinventer le multilatéralisme pour répondre aux défis du XXIe siècle.

MBAILEDE TRESOR

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