Le Congrès National Africain (ANC) qui règne sur l’Afrique du Sud depuis trente ans, a perdu pour la première fois, sa majorité absolue au parlement ne recueillant que 159 sièges sur 400, selon les résultats officiels annoncés ce dimanche, par la commission électorale. L’Alliance démocratique (DA), premier parti d’opposition, a obtenu 87 députés.
Le Congrès national africain (ANC) reste le premier parti politique avec 40% des voix soit 159 sièges sur 400, par rapport aux 230 parlementaires qu’il comptait dans le Parlement sortant. Il est ensuite suivi de l’Alliance démocratique (DA), premier parti d’opposition et parti libéral, avec 22% des voix (87 députés), puis du MK de Jacob Zuma, le parti Mkhonto weSizwe , qui reçoit 15% des voix (58 parlementaires), un score sidérant pour une formation fondée il y a seulement quelques mois. L’EFF de Julius Malema, un parti de gauche radicale, obtient quant à lui 9% des voix.
Désormais, les partis politiques ont quatorze jours pour s’entendre et former une coalition. Le président Sud-africain, Cyril Ramaphosa a d’ailleurs appelé toutes les forces politiques à « travailler ensemble », après l’annonce des résultats officiels. « L’ANC s’engage à former un gouvernement […] stable et capable de gouverner efficacement », a déclaré son secrétaire général, Fikile Mbalula, en précisant que le parti mènerait des discussions en interne et avec d’autres partis « ces prochains jours ».
Le Parlement doit en effet ouvrir une nouvelle session d’ici deux (2) semaines et élire le chef de l’État. Mais deux semaines pour former une coalition représente un temps très court pour un pays qui découvre les gouvernements de coalition à l’échelle nationale.
L’Afrique du Sud a reçu l’aide de pays européens comme l’Allemagne ou le Danemark pour entrer efficacement dans cette nouvelle ère. Les pourparlers entre partis doivent s’intensifier dès ce lundi. Il n’y a pas de temps à perdre : les Sud-africains veulent savoir qui va les gouverner.
Après ce séisme politique, l’ANC doit désormais forger des alliances et trouver des alliés parmi les trois (3) têtes de l’opposition. Le parti pourrait composer une coalition sur sa droite, avec la DA, qui rassurerait le monde des affaires notamment, ou sur sa gauche radicale, avec le MK de Zuma ou l’EFF de Julius Malema, deux ex-figures de l’ANC ayant fait sécession. Toutefois, le MK a fait savoir qu’il ne discuterait pas avec l’ANC tant que Cyril Ramaphosa resterait à sa tête.
Yasmine Françoise
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