Ministre des affaires étrangères de son pays le Djibouti depuis vingt ans, le diplomate de 59 ans s’est imposé face à l’opposant kényan Raila Odinga. Il sera le visage et la voix de l’organisation panafricaine pour les quatre prochaines années.
Le 15 février 2025, Mahamoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères de Djibouti, a été élu président de la Commission de l’Union africaine (UA) lors du sommet de l’organisation à Addis-Abeba, en Éthiopie. Âgé de 59 ans, il succède au Tchadien Moussa Faki Mahamat pour un mandat de quatre ans.
Mahamoud Ali Youssouf, francophone, anglophone et arabophone, qui s’était distingué lors du grand oral des candidats de décembre 2024 en s’exprimant alternativement dans les trois langues, présente un profil similaire à ses derniers prédécesseurs. « C’est un ministre des affaires étrangères et non un ancien chef d’Etat. L’Union africaine n’a presque eu que des diplomates à sa tête depuis sa création. La grande force de Mahamoud Ali Youssouf est qu’il connaît l’institution par cœur », explique Liesl Louw-Vaudran, chercheuse spécialiste de l’UA pour l’International Crisis Group (ICG)
Mahamoud Ali Youssouf occupe le poste de ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de Djibouti depuis 2005, ce qui en fait l’un des chefs de la diplomatie les plus expérimentés du continent. Avant cette nomination, il a été ambassadeur de Djibouti en Égypte de 1997 à 2001. Son parcours académique l’a conduit à étudier la gestion des affaires à l’Université de Liverpool, où il a obtenu une maîtrise en 1990.
Son élection à la tête de la Commission de l’UA est intervenue après sept tours de scrutin, au cours desquels il a obtenu 33 voix sur 49 pays votants. Parmi ses concurrents figuraient Raila Odinga, ancien premier ministre du Kenya, et Richard Randriamandrato, ex-ministre des Affaires étrangères de Madagascar.
En tant que nouveau président de la Commission de l’UA, Mahamoud Ali Youssouf devra faire face à plusieurs défis majeurs, notamment la montée des juntes militaires en Afrique de l’Ouest et les conflits persistants dans l’est de la République démocratique du Congo. Il a exprimé sa volonté de renforcer les capacités de l’UA en matière de paix et de sécurité, en insistant sur la nécessité pour les pays africains de prendre l’initiative dans la résolution des problèmes de sécurité du continent.
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