Les Assises Nationales de la Refondation, conclues ce mardi à Bamako, ont débouché sur une série de recommandations d’une portée historique, révélant la volonté d’une profonde rupture avec l’ordre politique établi au Mali. À l’issue de plusieurs semaines de consultations, les forces vives du pays ont opté pour des propositions audacieuses qui, selon elles, permettront de redéfinir les bases institutionnelles et politiques de la nation.
Au cœur des recommandations finales figurent deux mesures emblématiques :
C’est sans doute la proposition la plus controversée : les participants aux assises ont unanimement exprimé leur désillusion vis-à-vis du système partisan malien. Ils accusent les partis politiques d’avoir contribué à l’instabilité chronique du pays et d’avoir trahi les aspirations populaires. En réponse, ils préconisent une refondation totale du système de représentation, avec l’ambition de mettre en place de nouvelles formes de gouvernance. Aucune alternative précise n’a encore été définie, mais certains évoquent la possibilité de structures communautaires ou citoyennes plus ancrées dans les réalités locales.
Autre recommandation marquante : la reconnaissance formelle du Colonel Assimi Goïta en tant que Président de la République, pour un mandat de cinq ans renouvelables. Déjà chef de la transition depuis le coup d’État de 2021, Goïta est perçu par les participants comme un garant de stabilité et de continuité. Cette recommandation vise à « consolider les acquis de la transition » et à donner au pays un cap stable durant la période post-transition.
Ces annonces n’ont pas tardé à faire réagir. Une partie de la population salue un discours de fermeté et une volonté assumée de rompre avec un système politique jugé corrompu et inefficace. D’autres, en revanche, redoutent une dérive autoritaire et un retour à un régime à parti unique ou militaire déguisé.
Du côté de la communauté internationale, les premières réactions sont prudentes. Si certains observateurs reconnaissent la légitimité du débat national en cours, d’autres mettent en garde contre des décisions qui pourraient compromettre les engagements démocratiques et constitutionnels du Mali.
La mise en œuvre de ces recommandations nécessitera des réformes profondes, notamment constitutionnelles. Reste à savoir si les autorités maliennes entérineront ces propositions et comment elles seront traduites dans les faits. Une chose est certaine : ces assises marquent un tournant décisif dans l’histoire politique du pays, entre aspirations populaires, ambitions réformatrices et incertitudes sur l’avenir démocratique du Mali.
LA REDACTION
Laisser un commentaire