Le Rapport sur le Développement Humain 2025 du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) met en lumière une réalité préoccupante : le Tchad figure à l’avant-dernière position en Afrique en termes d’espérance de vie, avec une moyenne de seulement 55,1 ans. Ce chiffre, alarmant, témoigne des nombreux défis sanitaires, économiques et sociaux auxquels le pays est confronté.
L’espérance de vie moyenne au Tchad, à peine supérieure à 55 ans, reste l’une des plus faibles du continent africain. Cette situation s’explique notamment par une forte mortalité infantile et maternelle, la prévalence élevée de maladies infectieuses telles que le paludisme, la tuberculose ou le VIH/SIDA, ainsi qu’un accès très limité aux soins de santé, particulièrement dans les zones rurales. La malnutrition chronique et l’insécurité alimentaire aggravent encore la vulnérabilité de la population.
Plusieurs facteurs structurels expliquent cette faible espérance de vie. Le Tchad est l’un des pays les plus pauvres au monde, avec un système de santé sous-financé, des infrastructures insuffisantes et un faible taux d’alphabétisation. L’instabilité politique, les conflits armés internes et les tensions régionales perturbent la gouvernance et empêchent une distribution équitable et efficace des services essentiels. L’insécurité et la fragilité institutionnelle réduisent les chances d’amélioration rapide de la situation.
Si certains pays africains, tels que le Rwanda, le Maroc ou encore le Cap-Vert, ont réussi à améliorer leur espérance de vie au-delà de 70 ans grâce à des politiques de santé publiques ambitieuses, le Tchad reste largement à la traîne. Ce retard accentue les disparités socio-économiques au sein du continent, posant un défi majeur pour la cohésion régionale et le développement durable.
Pour sortir de cette situation critique, le Tchad doit impérativement renforcer ses investissements dans la santé publique, en particulier en matière de soins primaires et de formation du personnel médical. L’amélioration de la nutrition, notamment chez les populations vulnérables comme les enfants et les femmes enceintes, est également cruciale. Par ailleurs, réduire les inégalités d’accès aux services de base (eau potable, éducation, logement) demeure une priorité. Enfin, la stabilisation politique et sécuritaire du pays est un préalable incontournable pour permettre un développement durable et inclusif.
Le classement du Tchad en matière d’espérance de vie est un signal d’alarme qui interpelle les autorités nationales, les partenaires internationaux et les acteurs de la société civile. Améliorer la longévité moyenne des Tchadiens ne sera possible que par une stratégie globale, coordonnée et durable, capable de rompre avec le cycle de pauvreté et de précarité sanitaire. Le temps presse pour que le Tchad puisse offrir à ses populations une vie plus longue, plus saine et plus digne.
LA REDACTION
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