Le Tchad parmi les pays africains où les billets d’avion sont les plus chers, selon l’AFRAA
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Le Tchad parmi les pays africains où les billets d’avion sont les plus chers, selon l’AFRAA

Dans son rapport 2024, l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA) dresse un constat préoccupant pour les voyageurs au départ du Tchad : le pays figure parmi les premiers du continent où les passagers paient les frais les plus élevés sur les vols internationaux. Une situation qui soulève des interrogations sur les politiques tarifaires, les charges fiscales et la connectivité aérienne du pays.

L’AFRAA, organisation qui regroupe plusieurs transporteurs aériens du continent, souligne dans son rapport annuel que les passagers tchadiens doivent faire face à des coûts de billets d’avion largement supérieurs à la moyenne africaine. Cette cherté est notamment due à un empilement de taxes, redevances aéroportuaires et autres frais réglementaires. Selon les données de l’AFRAA, ces frais peuvent représenter jusqu’à 40 % du prix total du billet sur certains vols au départ de N’Djamena, la capitale.

Le Tchad souffre également d’une faible connectivité aérienne. Le pays est desservi par un nombre restreint de compagnies, ce qui limite la concurrence et maintient les prix à un niveau élevé. Cette situation est aggravée par l’absence de compagnies aériennes nationales de grande envergure, capables d’offrir des alternatives compétitives.

Le manque d’infrastructures modernes et de services aéroportuaires efficaces ajoute à la difficulté. Les retards, la faible fréquence des vols et l’obsolescence de certaines installations réduisent l’attractivité du hub aérien tchadien et contribuent à faire grimper les coûts logistiques, qui se répercutent directement sur les passagers.

Cette situation a des conséquences significatives sur l’économie du pays. Le coût élevé des billets d’avion entrave la mobilité des citoyens, limite les échanges commerciaux et freine le développement du tourisme. Les acteurs économiques locaux, en particulier les PME, sont pénalisés par les difficultés de déplacement et l’augmentation des coûts liés aux voyages d’affaires.

Pour les diasporas tchadiennes également, le retour au pays devient un luxe. Ce frein à la mobilité humaine affaiblit les liens sociaux et économiques entre les communautés tchadiennes vivant à l’étranger et leur pays d’origine.

Face à ce constat, l’AFRAA appelle les autorités tchadiennes à revoir leur politique de tarification dans le secteur aérien. Le rapport recommande une réduction des taxes et redevances sur les billets, une amélioration de la gouvernance aéroportuaire, ainsi qu’un soutien au développement de compagnies aériennes nationales compétitives.

Le rapport insiste également sur la nécessité pour le Tchad d’adhérer pleinement aux initiatives continentales comme le Marché unique du transport aérien en Afrique (MUTAA), qui vise à libéraliser le ciel africain et à stimuler la concurrence entre les transporteurs. Une meilleure intégration dans les réseaux aériens régionaux pourrait favoriser une baisse des tarifs et une amélioration de la qualité de service.

En figurant dans le peloton de tête des pays africains où les vols internationaux sont les plus onéreux, le Tchad fait face à un défi de taille pour améliorer l’accessibilité de son espace aérien. Une réforme profonde du secteur s’impose, non seulement pour alléger la charge financière sur les passagers, mais aussi pour stimuler la croissance économique et renforcer la connectivité régionale. Le rapport de l’AFRAA sonne comme un signal d’alarme pour un changement de cap nécessaire.

LA REDACTION

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