Ce mercredi, la Maison-Blanche a été le théâtre d’une rencontre diplomatique pour le moins inattendue : le président américain Donald J. Trump y a convié les chefs d’État de cinq pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, le Gabon, la Guinée-Bissau, le Libéria, la Mauritanie et le Sénégal à un déjeuner multilatéral. Une initiative surprenante qui vise à relancer les échanges avec le continent africain, dans un contexte de repositionnement stratégique des États-Unis à l’international.
Dès l’ouverture des discussions, Donald Trump a donné le ton en affirmant percevoir “beaucoup de colère” à travers le continent africain, une remarque qui a suscité des réactions partagées mais a aussi illustré sa volonté de s’adresser directement et sans détour aux préoccupations des dirigeants africains. Ce déjeuner a donc été l’occasion d’un dialogue franc, mêlant diplomatie, développement et perspectives économiques.
À tour de rôle, les chefs d’État présents ont pris la parole. Le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, a été le premier à s’exprimer, saluant l’“engagement” de M. Trump envers le continent africain. D’autres, comme le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, ont mis à profit cette rencontre pour évoquer le potentiel d’investissement de leur pays. Ce dernier a notamment mis en avant le secteur touristique sénégalais, allant jusqu’à proposer avec humour à M. Trump d’y construire un terrain de golf à seulement six heures de vol de New York un clin d’œil bien ciblé à la passion du milliardaire pour ce sport.
Un moment marquant de la rencontre s’est produit lors de l’intervention du président libérien Joseph Boakai. Après avoir été complimenté par Donald Trump sur son éloquence, M. Boakai a précisé que cette capacité avait été développée au Libéria même. La remarque, visiblement inattendue pour le président américain, a donné lieu à un échange surprenant dans lequel Trump a exprimé son étonnement face à l’aisance oratoire de son interlocuteur, allant jusqu’à dire : « J’ai des gens à cette table qui ne peuvent pas parler aussi bien ».
Cette réunion a également été l’occasion, pour certains observateurs, de souligner la différence d’approche entre Donald Trump et son successeur Joe Biden en matière de politique africaine. Bien que ce dernier ait promis une visite sur le continent en 2023, il n’a effectué ce déplacement qu’à la toute fin de son mandat, avec une unique escale en Angola en décembre 2024.
Cette rencontre à la Maison-Blanche pourrait marquer un tournant dans la diplomatie américaine envers l’Afrique. Elle révèle une volonté affirmée de renforcer les liens bilatéraux par un dialogue direct et pragmatique, tout en mettant en lumière les ambitions économiques et stratégiques de Donald Trump à l’égard du continent. Reste à savoir si cette ouverture se traduira par des actions concrètes dans les mois à venir.
LA REDACTION
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