En juin dernier, il y a de cela un mois déjà, la capitale tchadienne, N’Djaména, a été le théâtre d’un mouvement de grève surprise orchestré par les conducteurs de minibus et de taxis, provoquant un chaos inédit dans les rues. Les usagers, pris de court, se sont retrouvés sans moyen de transport, certains contraints de parcourir de longues distances à pied, d’autres bloqués dans les quartiers périphériques sans solution de repli.
Cette grève, déclenchée sans préavis officiel, a révélé l’ampleur du malaise qui gangrène le secteur du transport urbain depuis plusieurs mois. En réaction à cette paralysie quasi totale, les autorités gouvernementales ont immédiatement convoqué les représentants syndicaux des transporteurs pour entamer des négociations. Ces discussions ont abouti à la signature d’un accord de trêve d’un mois, signé dans la soirée du 19 juin, donnant au gouvernement un délai pour examiner et traiter les revendications des professionnels du secteur.
Parmi les griefs soulevés par les syndicats figurent des problèmes récurrents et profondément enracinés. Le premier concerne l’état déplorable des infrastructures routières : de nombreuses artères sont défoncées, rendant la circulation difficile et causant une usure prématurée des véhicules. Cette situation entraîne des coûts d’entretien élevés que les transporteurs peinent à assumer.
Mais la préoccupation principale reste la hausse vertigineuse des prix du carburant. À N’Djaména, le litre d’essence atteint désormais 700 FCFA, tandis que le gasoil, pourtant essentiel au fonctionnement des véhicules de transport collectif, est vendu à 800 FCFA. Dans les provinces, ces prix peuvent grimper davantage en raison des frais de transport et d’approvisionnement. Cette flambée, jugée insupportable par les professionnels, grève lourdement leurs recettes quotidiennes déjà fragilisées.
La trêve convenue le 19 juin avait pour objectif d’apaiser les tensions et de donner une chance au dialogue. Cependant, un mois plus tard, au 19 juillet, les transporteurs dénoncent l’inaction du gouvernement et affirment que rien n’a été fait pour répondre à leurs préoccupations. Ils se disent déçus, estimant que leurs doléances ont été reléguées au second plan malgré les promesses.
Face à ce qu’ils perçoivent comme une absence totale de volonté politique, les syndicats de transporteurs haussent le ton. Ils en appellent directement au président de la République et exigent des mesures immédiates, tangibles et vérifiables. Faute de quoi, ils annoncent être prêts à relancer leur mouvement de grève dans les prochains jours.
Le climat social devient ainsi de plus en plus tendu à N’Djaména, où la reprise d’un tel mouvement risquerait non seulement de paralyser de nouveau la ville, mais aussi d’entraîner des conséquences économiques et sociales majeures, notamment pour les travailleurs, les étudiants et les commerçants qui dépendent du transport public pour leurs activités quotidiennes.
LA REDACTION
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