Tchad : Les Médias au Cœur de la Lutte Contre le VIH
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Tchad : Les Médias au Cœur de la Lutte Contre le VIH

Le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS), en partenariat avec l’ONUSIDA, a organisé ce jeudi 31 juillet 2025 un atelier d’information et de sensibilisation à N’Djamena, réunissant près de 60 journalistes venus de divers horizons médiatiques. Tenu dans les locaux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cet événement s’inscrit dans une dynamique de renforcement du rôle des médias dans la riposte nationale contre le VIH/sida.

L’objectif de cette rencontre était de taille : doter les professionnels des médias de données actualisées et précises sur la situation du VIH au Tchad, notamment les projections pour 2025. Les organisateurs espèrent ainsi améliorer la qualité des messages diffusés au grand public et susciter une prise de conscience accrue à l’échelle nationale. À travers cette initiative, le CNLS et l’ONUSIDA misent sur la responsabilisation des médias pour amplifier les efforts de prévention et de sensibilisation.

D’après les données présentées lors de l’atelier, le taux de séroprévalence au Tchad est actuellement estimé à 0,9 %, soit environ 120 000 personnes vivant avec le VIH, adultes comme enfants. Ces chiffres traduisent une progression encourageante vers les cibles 95-95-95 fixées par l’ONUSIDA, qui visent à ce que :

  • 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique,
  • 95 % de celles-ci soient sous traitement antirétroviral,
  • Et 95 % des patients traités aient une charge virale indétectable.

Mais ces avancées ne doivent pas faire oublier les obstacles encore présents. La Directrice pays de l’ONUSIDA, Dr Françoise Ndayishimiye, a rappelé que l’accès aux soins, la prévention, et surtout la lutte contre la stigmatisation, restent des défis majeurs. Elle a souligné le rôle critique des journalistes pour véhiculer des messages responsables, capables d’influencer positivement les comportements et de déconstruire les préjugés encore tenaces.

Le Dr Abbas Moustapha, Secrétaire exécutif du CNLS, a appelé les journalistes à s’approprier pleinement leur rôle dans la riposte. Il a mis l’accent sur les messages de prévention éprouvés : usage du préservatif, dépistage volontaire et fréquent, et sensibilisation communautaire. Les professionnels des médias ont été encouragés à produire des contenus éducatifs, fiables, et accessibles à toutes les couches de la population.

Les discussions ont également donné lieu à des propositions concrètes de la part des participants : plusieurs journalistes ont plaidé pour un accès régulier à des données actualisées, un soutien aux campagnes d’information continues, et une meilleure synergie entre les médias et les institutions sanitaires. Ils ont aussi réaffirmé leur volonté de combattre la stigmatisation, encore trop souvent synonyme d’isolement et de retard dans le recours au dépistage ou au traitement.

Au-delà de la simple session d’information, cet atelier se veut le point de départ d’une collaboration renouvelée entre les médias et les acteurs de santé publique. Le CNLS et l’ONUSIDA ambitionnent de faire des journalistes des partenaires stratégiques dans la lutte contre le VIH, en leur fournissant les outils nécessaires pour jouer pleinement leur rôle d’éducateurs et de relais de l’information scientifique.

En renforçant les compétences des professionnels de l’information, les autorités sanitaires entendent mobiliser plus efficacement les communautés et maintenir l’attention publique sur une épidémie qui, bien que sous contrôle relatif, reste une réalité préoccupante. L’engagement des médias, dans ce contexte, s’affirme comme une condition indispensable à une riposte durable, inclusive et efficace.

LA REDACTION

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