Le Tchad en route vers l’Alliance des États du Sahel ? Une visite présidentielle lourde de sens à Niamey
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Le Tchad en route vers l’Alliance des États du Sahel ? Une visite présidentielle lourde de sens à Niamey

En visite officielle ce mercredi à Niamey, le Président de la République du Tchad, le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, a tenu un discours fort en symboles et en engagements, traduisant la volonté du Tchad et celle de son peuple de se rapprocher de l’Alliance des États du Sahel (AES), une coalition de plus en plus influente sur l’échiquier régional africain.

Reçu avec tous les honneurs par son homologue nigérien, le Général d’armée Abdourahamane Tiani, le Maréchal Déby Itno a franchi un pas politique et stratégique majeur, en déclarant clairement que la trajectoire du Tchad est désormais alignée sur celle de ses voisins sahéliens engagés dans une dynamique de souveraineté et d’unité régionale.

« Le Tchad, frère de toujours, se tient à vos côtés, dans les moments d’épreuves comme dans ceux d’espoirs. Nous ne faillirons pas à notre devoir de solidarité et de fraternité. Ce n’est pas une simple posture mais une conviction profonde », a-t-il affirmé avec force, devant les autorités nigériennes.

Ce discours, aux accents panafricanistes assumés, sonne comme une déclaration d’intention claire de la part du Tchad, longtemps considéré comme en position d’équilibre entre divers blocs africains et partenaires internationaux. En se positionnant publiquement aux côtés de l’AES, le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno choisit une voie résolument souverainiste, en phase avec les aspirations populaires et les dynamiques de rupture avec les anciens schémas de dépendance.

« Ma visite dépasse largement celle d’un simple déplacement protocolaire. Elle s’inscrit dans une vision claire : celle de la souveraineté, celle d’une Afrique qui se réveille et qui décide de prendre en main son destin », a-t-il poursuivi.

L’Alliance des États du Sahel, composée à l’origine du Burkina Faso, du Mali et du Niger, s’est formée sur la base d’une volonté commune de rupture avec certaines influences extérieures et d’une réappropriation des leviers de décision politique, sécuritaire et économique. L’intérêt manifesté par le Tchad constitue un signal fort : celui d’un élargissement possible de cette coalition vers un espace sahélien solidaire, structuré autour d’une vision commune de la souveraineté régionale.

« Nous entrons dans une ère où les choix ne doivent plus être dictés par la peur mais par la volonté souveraine de nos peuples. L’Afrique, désormais, doit être au centre des grandes décisions », a conclu le Maréchal.

Cette visite, bien plus qu’un geste diplomatique, marque une réorientation stratégique majeure pour le Tchad. En affichant publiquement sa volonté de rejoindre l’AES, N’Djamena s’inscrit dans un nouvel ordre régional sahélien, guidé par l’indépendance politique, la coopération militaire renforcée, et une ambition panafricaine qui prend racine dans les réalités du continent.

Il reste désormais à observer les modalités et les suites pratiques de cette intention, mais une chose est certaine : le Tchad, par la voix de son Président, a affirmé son choix de marcher aux côtés de ses frères sahéliens pour écrire une nouvelle page de l’Afrique.

LA REDACTION

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