L’Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption (AILC) a franchi un nouveau cap dans sa mission de promotion de la transparence et de la bonne gouvernance avec le lancement officiel de son site internet www.ailc.td. Cette plateforme numérique, accessible à tous, constitue désormais un espace interactif d’échange, de dénonciation et de suivi des actions engagées contre la corruption au Tchad.
Présenté lors d’un point de presse par la Contrôleur Générale Adjointe, Mme Fatime Abdelkerim Soumaila, ce nouvel outil a été salué comme « un pas important vers une meilleure communication et collaboration avec le grand public ».
Le site offre plusieurs fonctionnalités clés :
- La possibilité de signaler anonymement des cas de corruption ou d’infractions ;
- Le dépôt de preuves numériques (vidéos, audios, images ou documents) ;
- Un suivi en temps réel de l’avancement des dossiers, garantissant transparence et responsabilité.
En complément, un numéro vert gratuit (1222) est également disponible pour les citoyens qui privilégient le contact direct, accessible depuis la plateforme.
Au cours de cette même rencontre, le Directeur Général des Investigations et du Contentieux, M. Ousmane Mamadou Affono, a dressé le bilan de récentes missions d’audit et de contrôle menées par l’AILC. Les enquêtes ont révélé d’importantes irrégularités dans la gestion des fonds publics, donnant lieu à des mesures correctives et à des poursuites judiciaires.
Parmi les cas cités :
- À Abéché et Koundjourou, des Trésoriers Provincial et Départemental ont été sommés de justifier plusieurs milliards de francs CFA ; des remboursements partiels ont déjà été effectués.
- À Baga Sola (Kaya), le Trésorier Départemental n’a pu justifier 1 183 863 393 F CFA ; il est désormais tenu personnellement et pécuniairement responsable, conformément à la loi.
- À la mairie de N’Djamena, le Receveur municipal et deux Chefs de service sont poursuivis pour des détournements de plusieurs centaines de millions.
- Au Bureau National de Fret Terrestre (BNFT), des irrégularités majeures ont été relevées dans plusieurs agences : Douala (7,45 milliards F CFA), Ngaoundéré (589 millions F CFA), Faya (129 millions F CFA) et Massakori (644 millions F CFA). Les responsables devront répondre de leurs actes et les fonds dissipés seront recouvrés.
Ces résultats traduisent la volonté ferme de l’AILC d’instaurer une culture de responsabilité dans la gestion des biens publics. L’Autorité réaffirme sa détermination à combattre sans relâche la corruption, un fléau qui freine le développement et érode la confiance des citoyens envers les institutions.
En mettant à disposition cet outil moderne, l’AILC invite chaque Tchadien à devenir acteur de la lutte contre la corruption. Le site www.ailc.td se veut à la fois une source fiable d’information et un canal sécurisé de dénonciation.
« La réussite de ce combat dépend de l’implication de tous », a rappelé l’Autorité, appelant la population à signaler tout acte répréhensible afin de bâtir ensemble un Tchad plus juste et plus transparent.
La Rédaction
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