Le Président du Parti Réformiste, Yacine Abdraman Sakine, député à l’Assemblée nationale, a tenu ce mardi 9 septembre 2025, une conférence de presse au siège de son parti, au quartier Diguel, pour alerter l’opinion nationale et internationale sur ce qu’il qualifie de « dérives graves et inquiétantes » du régime dirigé par le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno.
Dès l’entame de son intervention, le leader du Parti Réformiste a dressé un tableau sombre de la situation nationale, dénonçant une gestion qu’il estime « calamiteuse », marquée par le népotisme, la corruption, le clanisme et l’opacité dans les affaires publiques.
« Le Tchad n’a jamais été aussi près du chaos », a affirmé Yacine Abdraman Sakine, avant de pointer du doigt ce qu’il considère comme une accaparation de l’État par un cercle restreint. Selon lui, ce clan contrôlerait les leviers de l’exécutif, du législatif, du judiciaire et même du champ médiatique, au détriment des citoyens.
Il a notamment dénoncé les voyages du président de la République avec des proches et amis, financés par l’argent public, l’octroi de véhicules de luxe à des particuliers et à des célébrités étrangères, alors que la majorité des Tchadiens peinent à subvenir à leurs besoins.
Un point particulièrement sensible de cette conférence a porté sur la modification de la Constitution, en particulier l’article 77, que le pouvoir en place envisagerait d’amender.
Yacine Abdraman Sakine a dénoncé avec vigueur cette initiative, la qualifiant d’« anticonstitutionnelle et dangereuse ». Selon lui, cette révision n’est qu’un prélude à une remise en cause plus large de l’ensemble du texte fondamental, avec pour objectif de consolider davantage le pouvoir personnel du chef de l’État.
« Nous n’avons jamais vu dans le monde un président qui change la loi suprême de son pays comme il change ses habits », a-t-il martelé.
Le président du Parti Réformiste a également abordé la question du code pastoral, sujet sensible dans un pays où les tensions liées aux terres et aux ressources sont récurrentes. Il a annoncé la mise en place d’un comité d’étude chargé d’examiner le texte et de préparer un point de presse ultérieur afin d’éclairer la position officielle du parti sur ce dossier.
Tout au long de son intervention, Yacine Abdraman Sakine a insisté sur la nécessité d’une prise de conscience collective face à ce qu’il qualifie de « dérive autoritaire et patrimoniale de l’État ».
« Le régime du Maréchal Mahamat est devenu pire que tous les régimes qui l’ont précédé », a-t-il soutenu, fustigeant des violations répétées des droits de l’homme, une absence de transparence et une gouvernance marquée par le favoritisme.
Pour finir, le président du Parti Réformiste a lancé un appel à l’unité et à la solidarité nationale pour exiger « le départ d’un régime corrompu et incompétent ». Selon lui, le Tchad a besoin d’un leadership nouveau, « d’un homme d’État honnête, capable de moderniser le pays et de replacer l’intérêt public au-dessus des intérêts privés ».
« Nous ne pouvons rester silencieux face à cette injustice. Le peuple tchadien mérite mieux. Il a droit à la liberté, à l’égalité, à la justice, au progrès, à la transparence et à la responsabilité », a conclu Yacine Abdraman Sakine, sous les applaudissements des militants et des sympathisants présents.
La Rédaction
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