N’Djaména, la capitale du Tchad, est témoin d’une tendance préoccupante : la vente de jus de fruits dénaturés, importés du Cameroun et du Nigeria, par des commerçants ambulants le long des grandes artères. Ces jus sont proposés à des prix défiants toute concurrence, mais leur sécurité et leur qualité sont sérieusement remises en question.
Habituellement vendus dans les boutiques à 500 CFA pour une grande bouteille et 250 CFA pour une petite, ces jus sont offerts à moitié prix par les vendeurs ambulants. Les grandes bouteilles sont ainsi vendues à 250 CFA et les petites à trois pour 500 CFA. Cette réduction s’explique par la proximité de la date d’expiration et les conditions de conservations déplorables, les produits manquant de gaz et présentant parfois des canettes en état d’explosion.
Les commerçants justifient la baisse des prix par la nécessité de vendre rapidement ces produits pour éviter des pertes totales. Cependant, les consommateurs témoignent de différences notables de goût et de qualité. Si certains apprécient les économies réalisées, d’autres s’inquiètent de l’altération du goût et de la sécurité alimentaire. « On sent que le goût est différent, moins frais, mais à ce prix-là, c’est une bonne affaire pour les familles avec un budget limité », confie Olivier, un acheteur régulier.
La question de la sécurité de ces jus se pose avec insistance. Leur qualité dégradée pourrait entraîner des risques pour la santé. Les jus importés du Cameroun sont produits par la brasserie locale, mais ceux du Nigeria ont une traçabilité incertaine, rendant leur origine et leurs conditions de production floues.
Il est crucial que les consommateurs soient informés des risques potentiels liés à la consommation de produits proches de leur date d’expiration et présentant des altérations gustatives. Le dicton populaire « le moins cher est cher » pourrait bien s’appliquer ici, soulignant que les économies à court terme peuvent coûter cher en termes de santé.
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