Dans un jugement historique rendu le 11 septembre 2025, la Cour suprême fédérale du Brésil a condamné l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro à 27 ans et trois mois de prison pour tentative de renversement de l’ordre démocratique suite à sa défaite électorale de 2022. Cette décision, sans précédent dans l’histoire récente du pays, souligne la fermeté des institutions brésiliennes face aux atteintes à la démocratie et suscite des réactions contrastées au Brésil et à l’international.
Quatre des cinq juges de la Première Chambre du STF ont reconnu Bolsonaro coupable de cinq chefs d’accusation majeurs notamment :
- Tentative de renversement violent du régime démocratique,
- Constitution d’une organisation criminelle armée,
- Incitation à l’assassinat du président élu Luiz Inácio Lula da Silva,
- Détérioration de biens publics,
- Manipulation des institutions pour créer une instabilité politique.
La peine a été légèrement réduite en raison de l’âge avancé de Bolsonaro, âgé de plus de 70 ans, mais la gravité de ses actes demeure incontestée. Le ministre rapporteur Alexandre de Moraes a décrit l’ancien président comme « le chef d’une organisation criminelle visant à rétablir une dictature ».
Cette condamnation intervient après les émeutes du 8 janvier 2023, lorsque des milliers de partisans de Bolsonaro ont attaqué les institutions à Brasília dans une tentative manifeste de renverser le gouvernement démocratiquement élu. Alors que le ministre Luiz Fux avait voté pour l’acquittement, la majorité des juges a estimé que les actions de Bolsonaro justifiaient une sanction sévère et exemplaire.
Pour les défenseurs de la démocratie, cette décision représente une victoire symbolique et concrète contre les tentatives d’affaiblissement des institutions. Elle met également en lumière les tensions persistantes au sein de la vie politique brésilienne et les défis que le pays doit relever pour consolider ses institutions et garantir la stabilité politique à long terme.
Ce jugement marque un tournant historique, rappelant que la démocratie, même face à des menaces internes puissantes, peut être défendue par l’État de droit.
La Rédaction