Dans un communiqué officiel diffusé ce lundi 18 aout 2025, le gouvernement burkinabè a annoncé avoir déclaré persona non grata la coordonnatrice résidente des Nations Unies au Burkina Faso, Mme Carol Flore-Smereczniak. Cette décision intervient à la suite de la publication d’un rapport des Nations Unies jugé « sans fondement » par les autorités du pays.
Le gouvernement burkinabè reproche à Mme Flore-Smereczniak sa responsabilité dans la diffusion d’un document présenté par le secrétaire général de l’ONU sur la situation des enfants dans le contexte du conflit armé au Burkina Faso. Selon les autorités, ce rapport aurait été élaboré « sans sources objectives, sans preuves ni justificatifs » et contiendrait des « informations graves et mensongères » nuisant à l’image du pays.
Dans son communiqué, l’exécutif affirme que le rapport en question « ne reflète ni la réalité du terrain ni les efforts consentis par les autorités burkinabè pour protéger les populations civiles, en particulier les enfants ».
En déclarant la coordonnatrice résidente des Nations Unies persona non grata, Ouagadougou franchit une nouvelle étape dans ses relations souvent tendues avec certaines institutions internationales. Cette mesure signifie que la diplomate onusienne doit quitter le territoire burkinabè dans les plus brefs délais.
Le Burkina Faso, dirigé par les autorités de transition depuis le coup d’État de septembre 2022, entretient déjà des rapports conflictuels avec plusieurs partenaires internationaux. Ces dernières années, le pays a multiplié les restrictions vis-à-vis de certaines ONG et organisations multilatérales, accusées d’adopter des positions biaisées ou hostiles.
Cette crise diplomatique s’inscrit dans un climat marqué par la persistance des attaques armées et le déplacement massif de populations. Selon les Nations Unies, plus de 2 millions de personnes sont aujourd’hui déplacées internes à cause de la violence, dont une majorité d’enfants.
Le gouvernement burkinabè, de son côté, assure que ses forces de défense et de sécurité, appuyées par les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), mènent une lutte déterminée contre le terrorisme tout en veillant au respect des droits humains.
La déclaration de Mme Flore-Smereczniak comme persona non grata pourrait avoir des répercussions diplomatiques et humanitaires. L’ONU joue en effet un rôle central dans la coordination de l’aide humanitaire et dans la mobilisation des ressources destinées aux déplacés internes et aux populations vulnérables.
Pour l’heure, les Nations Unies n’ont pas encore officiellement réagi à la décision de Ouagadougou. Toutefois, cette expulsion risque de compliquer la coopération entre le Burkina Faso et le système onusien dans un contexte déjà marqué par une crise sécuritaire et humanitaire majeure.
LA REDACTION