Dans un rebondissement politique majeur, Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a officiellement déposé sa candidature ce vendredi 18 juillet 2025 à l’élection présidentielle auprès d’ELECAM (Élections Cameroon), non pas sous la bannière de son propre parti, mais sous celle du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (MANIDEM). Ce choix stratégique vise à contourner les menaces d’invalidation pesant sur sa candidature en raison du statut juridique du MRC et des tensions persistantes avec les autorités électorales camerounaises.
Selon des sources proches du dossier, l’alliance entre Maurice Kamto et le MANIDEM a été scellée dans la plus grande discrétion ces dernières semaines. Le MANIDEM, parti d’orientation panafricaniste fondé dans les années 1990, offre aujourd’hui à Kamto une plateforme légale et crédible pour maintenir sa participation au scrutin prévu en octobre 2025.
« Cette alliance est un acte de survie politique mais aussi un symbole de résistance contre la confiscation du jeu démocratique au Cameroun », affirme un membre du directoire du MRC, qui a requis l’anonymat. Le MRC, en conflit ouvert avec le régime en place depuis plusieurs années, avait vu plusieurs de ses activités suspendues ou interdites, compromettant ainsi sa capacité à participer aux échéances électorales.
L’annonce de cette candidature surprise fait déjà grand bruit sur la scène politique nationale. Alors que plusieurs figures de l’opposition redoutaient une énième élection verrouillée au profit du pouvoir en place, le dépôt de candidature de Kamto sous une autre étiquette ravive l’espoir d’une véritable compétition électorale.
Des voix s’élèvent cependant pour questionner la nature et la solidité de cette alliance. Le MANIDEM, parti historiquement marginalisé dans les urnes, se retrouve soudainement au centre du jeu politique. Des cadres du parti ont confirmé l’accord, précisant qu’il s’agit « d’une alliance de circonstance mais cohérente sur le plan idéologique », les deux formations partageant, selon eux, une volonté de rupture avec le système en place.
Si cette manœuvre permet à Kamto d’être officiellement candidat, elle pourrait également fragiliser son assise politique. Certains militants du MRC redoutent une dilution de leur identité politique dans cette alliance conjoncturelle, tandis que d’autres y voient une démonstration de résilience et de créativité face à un système jugé répressif.
Le gouvernement, de son côté, ne s’est pas encore exprimé sur cette candidature inhabituelle, mais des analystes politiques évoquent déjà la possibilité de nouvelles tentatives d’obstruction administrative ou juridique.
LA REDACTION
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