Le processus de révision de la Constitution tchadienne, adoptée le 29 décembre 2023, entre dans une nouvelle phase. Le président de l’Assemblée nationale, Ali Kolotou Tchaïmi, a annoncé ce vendredi la désignation des 25 membres de la commission spéciale chargée d’examiner une proposition de loi constitutionnelle. Cette initiative, qui intervient moins de deux ans après l’adoption du texte fondamental, marque une étape importante dans l’ajustement institutionnel engagé par le pays.
La présidence de cette commission a été confiée à la députée Neloum Baïgoto, dont la nomination a été officialisée ce vendredi 5 septembre 2025. Elle aura pour mission de piloter les travaux, d’assurer la qualité des délibérations et de coordonner les échanges entre les membres. Concrètement, elle devra organiser les auditions, orienter les discussions et superviser la rédaction du rapport final destiné au bureau de l’Assemblée nationale.
Cette désignation est perçue comme un signe de confiance envers une personnalité reconnue pour sa rigueur et son engagement dans les débats parlementaires.
L’idée d’une révision technique de la Constitution avait été évoquée dès le 1er septembre 2025, lors de l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale. Le président Ali Kolotou Tchaïmi avait alors précisé que la réforme viserait avant tout à corriger et clarifier certains points du texte, sans remettre en cause ses fondements.
Au cœur de cette révision figure notamment l’article 77, relatif aux incompatibilités de la fonction présidentielle. Les députés souhaitent renforcer les dispositions encadrant le mandat présidentiel, en clarifiant les conditions d’exercice et en prévenant tout cumul ou conflit d’intérêts.
La mise en place de cette commission illustre la volonté des parlementaires tchadiens de privilégier une approche ciblée et méthodique. Contrairement à une refonte globale, il s’agit d’une révision limitée, qui s’inscrit dans une logique de consolidation des institutions issues de la Constitution de 2023.
Cette démarche participe également d’un équilibre entre la stabilité institutionnelle et la capacité d’adaptation du cadre constitutionnel. Elle offre un espace de réflexion et de concertation au sein du Parlement, avant toute adoption définitive en séance plénière.
La remise du rapport de la commission, suivie de son examen par l’ensemble des députés, constituera une étape cruciale. De son issue dépendra la portée de cette révision, qui pourrait ouvrir la voie à d’autres ajustements dans le futur.
En plaçant Neloum Baïgoto à la tête de cette commission, l’Assemblée nationale affirme sa volonté de mener une révision transparente, rigoureuse et crédible. Ce processus sera observé de près par les acteurs politiques et la société civile, soucieux de voir comment cette réforme contribuera au renforcement de la démocratie et de l’État de droit au Tchad.
MBAILEDE TRESOR
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