Le vendredi 1er août 2025, l’Espace Culturel Talino Manu, situé au cœur de N’Djaména, s’est métamorphosé en un véritable musée à ciel ouvert à l’occasion de la restitution de l’atelier graffiti organisé par l’association Knock On Art, en partenariat avec la Coopération suisse et l’ONPTA (Office National de Promotion du Tourisme, de l’Artisanat et des Arts).
Durant deux semaines intenses de résidence artistique, de jeunes artistes tchadiens ont travaillé aux côtés du graffeur suisse Séyo, figure montante du street art européen. Ce brassage culturel et artistique a donné naissance à des œuvres puissantes, imprégnées de symboles, de couleurs et de messages forts.
Les fresques dévoilées lors de cette restitution ont littéralement redonné vie aux murs de l’Espace Talino Manu. Chaque création racontait une histoire parfois intime, parfois collective avec une liberté d’expression rare. Des problématiques sociales, des espoirs de paix, des appels à la tolérance ou à la justice ont été gravés à la bombe, à même le béton, avec passion et conviction.
La force visuelle de ces œuvres a capté l’attention d’un public varié, venu nombreux admirer le fruit de cette effervescence artistique. Émerveillement, réflexion, et émotion étaient palpables parmi les visiteurs, qui ont salué la qualité et la profondeur du travail accompli.
Au-delà de l’exposition, cet événement s’est affirmé comme un espace de dialogue entre générations, cultures et disciplines artistiques. Les échanges entre les artistes et les spectateurs ont permis de déconstruire les préjugés souvent associés à l’art urbain, et de valoriser cette forme d’expression comme outil d’éveil citoyen.
Pour Knock On Art, qui milite depuis plusieurs années pour la démocratisation de l’art contemporain au Tchad, cette initiative est un pas de plus vers une culture accessible, participative et engagée. Le partenariat avec la Coopération suisse et l’ONPTA a, quant à lui, permis de donner une dimension internationale à cette action, en favorisant les échanges interculturels et le transfert de compétences.
Ce projet a surtout permis à de jeunes artistes tchadiens de prendre confiance en leur potentiel, de se faire entendre et de revendiquer leur place dans la société à travers une démarche artistique contemporaine. Pour beaucoup, cette résidence a été une révélation, un déclic ou un tremplin vers de nouvelles perspectives professionnelles ou créatives.
La restitution de l’atelier graffiti du 1er août n’était pas qu’une simple exposition. C’était un manifeste visuel, une célébration de la jeunesse, de la diversité et de la puissance de l’art comme vecteur de changement.
Un événement marquant, qui, espérons-le, ne restera pas sans suite et inspirera d’autres initiatives en faveur de la culture et de l’expression artistique au Tchad.
LA REDACTION