Des millions d’Américains sont attendus samedi dans les rues, de New York à San Francisco, pour protester contre ce qu’ils dénoncent comme la dérive autoritaire du président Donald Trump. À l’appel du mouvement « No Kings », plus de 2 700 rassemblements sont prévus à travers le pays, y compris à proximité de Mar-a-Lago, la résidence floridienne du chef de l’État.
Sous le mot d’ordre « Le président pense que son pouvoir est absolu. Mais en Amérique, nous n’avons pas de rois », le collectif Free Speech For People et près de 300 associations appellent à une journée d’action d’ampleur inédite.
Les organisateurs affirment s’attendre à plusieurs millions de participants, une affluence qui pourrait égaler, voire dépasser, la mobilisation historique de juin dernier, déjà marquée par des marches géantes à travers tout le pays.
Vendredi, à la veille de la manifestation, des militants déguisés en JD Vance, Kristi Noem, Stephen Miller ou en Donald Trump lui-même, ont défilé devant le Mémorial Lincoln, à Washington. La scène, à la fois satirique et symbolique, illustre le ton du mouvement : une contestation résolument pacifique mais déterminée.
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a multiplié les initiatives controversées, s’arrogeant des prérogatives habituellement réservées au Congrès ou aux États fédérés. Il a notamment déployé des militaires dans plusieurs bastions démocrates, invoquant la lutte contre l’immigration illégale et la criminalité, tout en appelant les généraux à se mobiliser contre « l’ennemi de l’intérieur ».
Face à la perspective d’une mobilisation massive, le président a minimisé les critiques. Interrogé sur Fox News, il a déclaré : « Ils me qualifient de roi. Je ne suis pas un roi. »
Mais dans son camp, le ton est bien plus virulent. Le chef républicain de la Chambre, Mike Johnson, a dénoncé une « mobilisation haineuse contre l’Amérique », allant jusqu’à accuser les manifestants d’être « inspirés par des terroristes du Hamas et des antifas ».
Le représentant du Minnesota, Tom Emmer, a pour sa part accusé les démocrates d’avoir « cédé à l’aile terroriste de leur parti ».
Les organisateurs rejettent ces accusations et insistent sur le caractère strictement non violent de la mobilisation.
« Face aux abus de pouvoir de Donald Trump et de ses alliés, nous ne nous laisserons pas réduire au silence », a affirmé Deirdre Schifeling, de l’ACLU, l’une des principales organisations de défense des libertés publiques.
Plusieurs personnalités ont rejoint l’appel, dont l’acteur Robert De Niro, qui a exhorté dans une vidéo ses concitoyens à se soulever « de manière non violente » contre le « roi Donald Trump ».
De Washington à Chicago, de Boston à La Nouvelle-Orléans, des rassemblements sont prévus jusque dans les petites villes des États républicains.
Alors que le président fête ce week-end ses 79 ans à Mar-a-Lago, des cortèges se forment dans tout le pays, témoignant d’un climat politique d’une intensité rare.
Dans un contexte de polarisation extrême, la journée de samedi s’annonce comme un test majeur pour la démocratie américaine, entre un pouvoir exécutif de plus en plus contesté et une société civile bien décidée à faire entendre sa voix.
La Rédaction
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