Le Gouvernement tchadien, représenté par trois de ses membres clés, a tenu ce vendredi 16 mai 2025, une conférence de presse conjointe pour faire la lumière sur les événements tragiques survenus dans le village de Mandakao, situé dans la province du Logone Occidental, et ayant conduit à un lourd bilan humain et matériel.
Dans les locaux de l’Office National des Médias Audiovisuels (ONAMA), le Ministre d’État, Ministre de l’Administration du Territoire, Limane Mahamat, accompagné du Ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Gassim Chérif Mahamat, et du Ministre de la Sécurité Publique, Ali Ahmat Aghabache, s’est adressé à la presse nationale et internationale. Leur objectif : apporter des éclaircissements sur les circonstances de l’affrontement ayant endeuillé le village de Mandakao.
Le gouvernement a confirmé que 42 personnes ont perdu la vie dans ce drame, parmi lesquelles 12 hommes, 13 femmes et 17 enfants. Outre les pertes humaines, l’incident a provoqué la destruction de plus de 70 cases, laissant plusieurs familles sans abri et profondément traumatisées.
Selon les premiers éléments de l’enquête partagés par les autorités, les violences seraient nées d’un conflit intercommunautaire aux origines complexes, mêlant des questions de terres, de transhumance et de tensions sociales latentes. Le gouvernement a précisé que des investigations approfondies sont en cours pour identifier les responsables et situer les responsabilités.
Les ministres ont unanimement condamné les actes de violence et exprimé la solidarité du gouvernement aux familles des victimes. Ils ont également lancé un appel pressant à l’unité nationale, à la solidarité entre les communautés, et au rejet de toute forme d’incitation à la haine ou à la division.
« Dans ces moments douloureux, notre nation doit faire bloc. Ce n’est que par la paix et le dialogue que nous pourrons prévenir de tels drames à l’avenir », a déclaré le Ministre Limane Mahamat.
Le drame de Mandakao rappelle l’urgence de renforcer les mécanismes de gestion des conflits au niveau local et national. Il met en lumière les fragilités sociales encore présentes dans certaines régions et la nécessité pour les institutions d’agir avec fermeté, mais aussi avec sagesse.
Le gouvernement tchadien semble déterminé à tirer les leçons de cette tragédie. Reste à savoir si les efforts annoncés permettront de panser les plaies et de prévenir de nouvelles violences dans un contexte où la cohésion nationale est plus que jamais une priorité.
Le Ministre d’État, Ministre de l’Administration du Territoire, a indiqué que l’élément déclencheur de ce drame est un enregistrement audio incitant à la haine et à la révolte contre d’autres populations assimilées à des non-originaires du terroir. Selon lui, il s’agit d’un massacre planifié, organisé et exécuté méthodiquement.
Le Ministre de la Communication a, pour sa part, appelé à un sursaut patriotique afin d’éviter les considérations partisanes et ethniques, et de renforcer la cohésion sociale ainsi que le vivre-ensemble. Il a ensuite affirmé que la justice fait son travail en toute indépendance.
« L’exécutif que nous représentons ici ne peut pas mettre la pression sur la justice et n’a pas d’agenda caché derrière cela », a précisé M. GASSIM CHÉRIF MAHAMAT.
Pour le Ministre en charge de la Sécurité publique, M. ALI AHMAT AGHABACHE, le massacre de Mandakao n’est ni un accident ni un conflit entre agriculteurs et éleveurs. Il s’agit plutôt d’une tuerie programmée et exécutée au moment jugé opportun.
À l’issue de la conférence de presse, le Chef du département de la Communication a invité les journalistes à s’adresser directement aux autorités concernées en cas de besoin d’informations.
« Il n’y a pas d’omerta, il n’y a pas de volonté de cacher quoi que ce soit. Le Gouvernement est disposé à répondre à toutes vos questions », a-t-il souligné.
LA REDACTION
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