Depuis le début des affrontements au Soudan, presque 823 000 personnes ont traversé la frontière vers le Tchad. L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) estime que plus de 201 379 parmi eux sont des retournés tchadiens et s’attend à ce que ce nombre passe à 240 000 d’ici le 31 décembre 2024 en raison de la reprise du conflit au Darfour et à la suspension actuelle du corridor humanitaire entre Adré et le Darfour.
En coordination avec la CNARR et les organisations humanitaires, l’OIM continue à enregistrer les nouveaux arrivés retournés dans 52 localités et coordonne avec les autorités locales, les ambassades et les représentations diplomatiques, le transfert en toute sécurité et le retour volontaire des ressortissants de pays tiers. Par le biais du centre d’enregistrement nouvellement installé au lycée d’Adré, l’OIM a enregistré en moyenne 210 ménages de retournés par semaine afin de permettre une assistance humanitaire rapide plus ciblée.
Ainsi, 131 220 retournés ont reçu une assistance multisectorielle dans 30 sites à travers les provinces du Ouaddaï et de Sila depuis le début de la crise.
Des informations qui filtrent au sein de l’OIM, c’est une intervention en faveur de la résilience et du rétablissement à long terme des retournés tchadiens et des communautés qui les accueillent. On apprend de nos sources que l’OIM continue de soutenir la construction de maisons durables en briques pour remplacer les abris transitoires en paille à Tongori (Ouaddaï). « Au cours de la période considérée, l’OIM a apporté une aide financière à 17 ménages pour le transport des briques », apprend-on.
L’OIM et ses partenaires, dont l’OCHA et l’UNFPA ont reçu le Représentant Spécial auprès du Secrétaire Général des Nations Unies, avec une visite se penchant sur la violence sexuelle dans le contexte de conflits dans la communauté de retournés de Tongori le 16 juillet 2024. Le RSSG a rencontré des femmes retournées qui ont fait part de leurs expériences sur leurs déplacements.
A noter que ces données sont rendues possibles grâce à la Matrice de suivi des déplacements (DTM), un outil de premier plan de l’OIM pour surveiller et analyser les flux de déplacement. « En collaboration avec la CNARR, les équipes de la DTM, comprenant des enquêteurs recrutés et formés localement, sont déployées en permanence dans les provinces du Sila et du Ouaddaï pour identifier et enregistrer les ménages de retournés vulnérables, y compris les ménages nouvellement arrivés ainsi que les ménages situés dans des zones reculées non identifiés auparavant. Avec la CNARR, OIM mène l’enregistrement biométrique dans la localité de Deguessa (Sila) pour mieux identifier les retournés les plus vulnérables », signale-t-on au niveau de l’équipe de DTM.
Djasrabé Ndingamndôh
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