Quelques jours seulement après l’annonce de l’appel à candidatures pour le poste de sélectionneur national des Sao, la Fédération Tchadienne de Football Association (FTFA) a clôturé la phase de réception des dossiers. Le résultat est impressionnant : 66 candidatures ont été enregistrées, un chiffre qui suscite autant d’intérêt que d’interrogations dans les milieux du football tchadien.
Ce nombre peut paraître élevé pour un pays dont les résultats sur la scène continentale sont encore modestes. Mais plusieurs facteurs peuvent expliquer cet engouement. Le Tchad, bien que n’ayant jamais participé à une phase finale de Coupe d’Afrique des Nations (CAN), offre une opportunité rare pour les techniciens ambitieux : prendre les rênes d’une sélection nationale avec un fort potentiel de progression, dans une région où les talents bruts ne manquent pas.
Le poste de sélectionneur des Sao représente ainsi un véritable défi professionnel, mais aussi une porte d’entrée dans le paysage du football africain pour certains techniciens.
Parmi les 66 dossiers déposés, on retrouve des noms bien connus du football africain. Parmi eux :
- Kamou Malo, ancien sélectionneur du Burkina Faso, qui avait mené les Étalons à une brillante demi-finale lors de la CAN 2021.
- Antonio Conceição, technicien portugais, également demi-finaliste de cette même édition avec le Cameroun.
- Raoul Savoy, qui a déjà dirigé plusieurs sélections africaines dont la Centrafrique.
- Kevin Nicaise, ancien sélectionneur des Sao, qui connaît bien l’environnement du football tchadien.
- Aldellatig Jrindou, ancien entraîneur des U17 du Maroc, reconnu pour son travail de formation.
- Cheick Gueye, technicien sénégalais actuellement à la tête du club Lotto Popo FC au Bénin.
La diversité des profils, alliant expérience du haut niveau, connaissance du football africain et expertise dans la formation, témoigne de l’intérêt réel suscité par ce poste.
La FTFA a confié l’analyse des candidatures au Cabinet Africain des Ressources Humaines (CAHR). Ce cabinet aura pour mission d’évaluer les CV, projets techniques et lettres de motivation des postulants. Cependant, cette décision suscite quelques réserves.
En effet, le CAHR n’est pas spécialisé dans le domaine du sport, et encore moins dans le football. Certains observateurs s’interrogent donc sur sa capacité à cerner les spécificités du poste de sélectionneur dans un contexte aussi particulier que celui du Tchad. L’évaluation de la pertinence d’un projet sportif, la capacité à détecter et valoriser les jeunes talents locaux ou encore la connaissance des réalités du football en Afrique centrale sont des critères difficilement quantifiables par une approche purement RH.
L’étape suivante consistera à établir une short-list de candidats, qui seront ensuite auditionnés avant la nomination du nouveau sélectionneur. La FTFA, qui semble vouloir donner un nouveau souffle à sa sélection nationale, devra faire preuve de discernement pour choisir un profil capable de s’inscrire dans un projet de long terme, adapté aux moyens et ambitions du pays.
Le défi est immense, mais l’intérêt suscité pour ce poste montre que le Tchad, malgré les obstacles, reste une terre d’opportunités pour le football. La balle est désormais dans le camp de la FTFA, qui devra conjuguer ambition, pragmatisme et lucidité pour faire le bon choix.
MBAILEDE TRESOR