France : Le gouvernement de Michel Barnier est renversé après l’adoption d’une motion de censure à l’Assemblée nationale
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France : Le gouvernement de Michel Barnier est renversé après l’adoption d’une motion de censure à l’Assemblée nationale

C’est la première fois depuis 1962 qu’un gouvernement français tombe à la suite d’un vote de défiance des députés. Le gouvernement du Premier ministre français Michel Barnier a donc été censuré ce mercredi 4 décembre 2024 après un vote de défiance historique à l’Assemblée nationale.

Après seulement trois mois, ce mercredi 4 décembre 2024, le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier a été censuré. Ce vote est le fruit d’une coalition de circonstance assumée, composée de l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire et de l’extrême droite.

La gauche jugeait Michel Barnier illégitime depuis sa nomination. Quant au Rassemblement national, il a finalement décidé de jeter l’éponge n’ayant pas obtenu ce qu’il souhaitait dans la préparation du budget pour 2025.

La censure du gouvernement a aussitôt entraîné la démission de ses ministres. Mais il sera probablement demandé à Michel Barnier de rester à la tête d’un gouvernement intérimaire, comme ce fut le cas pour l’ancien Premier ministre Gabriel Attal après la dissolution de l’Assemblée nationale l’été dernier.

Le gouvernement intérimaire devra expédier les affaires courantes et ne pourra pas présenter de nouvelles lois.

Conformément à la Constitution française, c’est à Emmanuel Macron qu’il revient de nommer un nouveau Premier ministre. Le président a déjà indiqué vouloir agir vite, dans les prochaines 24 heures.

Toutefois, le choix du nouveau Premier ministre sera complexe alors que l’Assemblée nationale, issue des dernières élections, n’a jamais été aussi fragmentée et sans majorité claire sachant qu’aucune nouvelles élections législatives ne pourront être convoquées avant juillet prochain.

Quelques noms circulent depuis mercredi, dont celui de l’actuel ministre des forces armées, Sébastien Lecornu, ou celui de François Bayrou, chef du parti centriste MoDem.

Certains partis formant la coalition de gauche du NFP ont maintenu leur choix initial de Lucie Castets, économiste et fonctionnaire.

La candidature de Mme Castets, dont le nom a été proposé pour la première fois cet été par l’alliance de la gauche avait cependant rapidement été écartée par Emmanuel Macron.

Cette décision avait alors été vivement critiquée par la gauche. Le président avait été accusé d’avoir choisi seul (conformément à ses pouvoirs) mais sans avoir impliqué les parlementaires dans un contexte politique tout à fait inédit.

Bien que le mandat d’Emmanuel Macron s’étende jusqu’au printemps 2027, le parti de Jean-Luc Mélenchon, La France insoumise (LFI) appelle le chef de l’État à démissionner en raison du chaos politique qui a suivi sa décision de dissoudre le parlement.

Selon Emmanuel Rivière, il s’agit là d’un nouveau coup dur pour M. Macron, dont la cote de popularité est en chute libre en France et à l’étranger en raison de la crise politique.

Mais jusqu’à présent, M. Macron a répondu à ces demandes de démission en s’engageant à remplir son rôle « avec toute mon énergie, jusqu’à la dernière seconde ».

« Une démission est possible, mais le moment est mal choisi. Elle ne ferait qu’ajouter au chaos et à la confusion, et ne changerait rien à la fragmentation de l’Assemblée nationale », estime Xavier Millet.

Avec la censure du gouvernement c’est tout le processus budgétaire de la France qui s’est interrompu. Mais si aucun budget n’est voté d’ici le 20 décembre, le gouvernement pourra utiliser ses pouvoirs constitutionnels pour adopter le budget par ordonnance.

Pour la première fois depuis 1962, un gouvernement est tombé, en France, à la suite d’une motion de censure. Comment le remplacer ? C’est le casse-tête auquel est à nouveau soumis Emmanuel Macron, sommé de trouver un nouveau Premier ministre.

331 voix, sur les 589 députés français, ont signifié à Michel Barnier son licenciement. Aucun vote n’a manqué, tant à gauche, au Nouveau front populaire (NFP), qui portait cette motion de censure, qu’au Rassemblement national (RN).

Le futur gouvernement, celui qui remplacera l’équipe de Michel Barnier, pourra se saisir de deux instruments. Tout d’abord, le vote d’une loi spéciale. Elle vise à autoriser le gouvernement « à continuer à percevoir les impôts existants jusqu’au vote de la loi de finances de l’année.

Emmanuel Macron doit s’exprimer à la télévision jeudi  avec la nécessité de proposer aux Français une solution plus pérenne que celle qu’il avait péniblement trouvée il y a trois mois à peine.    

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