Les relations diplomatiques entre la France et le Mali connaissent une nouvelle détérioration. Paris a annoncé, ce vendredi 19 septembre, l’expulsion de deux diplomates maliens, leur donnant jusqu’à samedi pour quitter le territoire. Cette décision survient dans un contexte déjà tendu, marqué par l’arrestation d’un agent français à Bamako et par une série de mesures de rétorsion entre les deux pays.
Le 15 août dernier, un agent diplomatique français avait été interpellé dans la capitale malienne. Le gouvernement de transition malienne accuse des « États étrangers » d’avoir missionné des « éléments marginaux » issus des forces de sécurité maliennes afin de déstabiliser les institutions. Paris, de son côté, dénonce des accusations « sans fondement » et exige « la libération immédiate » de son ressortissant, toujours détenu.
Selon une source diplomatique citée par l’AFP, deux représentants de l’ambassade et du consulat du Mali à Paris ont été déclarés « persona non grata ». Le ministère français des Affaires étrangères souligne que cette décision répond à « un acte d’une telle gravité et d’une telle hostilité » que constitue l’arrestation de son agent.
Mercredi, Bamako avait déjà ordonné l’expulsion de cinq personnels français. Ces derniers avaient toutefois quitté le pays avant même l’annonce officielle.
Dans le même temps, la France a annoncé la suspension de sa coopération avec le Mali dans la lutte contre les groupes djihadistes, actifs dans le pays depuis plus de dix ans. Jusqu’à son arrestation, l’agent français contribuait à cette coopération sécuritaire.
« La France n’hésitera pas à prendre d’autres mesures si notre ressortissant n’est pas libéré rapidement », a averti le Quai d’Orsay.
Depuis plusieurs années, les rapports entre Paris et Bamako ne cessent de se détériorer, sur fond de tensions politiques, sécuritaires et diplomatiques. Le retrait progressif des forces françaises du Sahel et l’orientation du gouvernement de transition malienne vers de nouveaux partenaires, notamment la Russie, ont accentué les frictions.
L’expulsion réciproque de diplomates marque un nouveau palier dans cette crise qui menace d’isoler encore davantage le Mali sur la scène internationale.
La Rédaction
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