Gabon : Ali Bongo Ondimba, l’ex-président gabonais se trouve en Angola après des négociations diplomatiques
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Gabon : Ali Bongo Ondimba, l’ex-président gabonais se trouve en Angola après des négociations diplomatiques

L’ancien président gabonais Ali Bongo Ondimba, qui était placé en résidence surveillée à Libreville depuis le coup d’État militaire du 30 août 2023, est arrivé ce week-end à Luanda, en Angola, accompagné de son épouse Sylvia Bongo et de leur fils Noureddin Bongo Valentin, selon un communiqué officiel de la présidence angolaise.

Cette relocalisation marque un tournant dans la situation de l’ex-chef de l’État, qui avait été destitué par l’armée dirigée par le général Brice Oligui Nguema, aujourd’hui président de transition au Gabon. Le départ d’Ali Bongo vers l’Angola résulte, selon la présidence angolaise, de contacts diplomatiques étroits entre le président Joao Lourenço et Brice Oligui Nguema. Le communiqué ne précise toutefois ni les conditions de ce départ, ni la durée du séjour de l’ex-président sur le sol angolais.

Depuis sa mise à l’écart du pouvoir, Ali Bongo, 65 ans, vivait reclus à Libreville, officiellement « libre de ses mouvements » selon les autorités de transition, mais de fait limité dans ses déplacements. Sa santé, déjà fragilisée par un AVC en 2018, avait suscité des inquiétudes et renforcé les spéculations sur sa capacité à faire face à la justice ou à un exil prolongé.

Son épouse Sylvia Bongo et leur fils Noureddin, quant à eux, ont été placés sous un régime de liberté provisoire par les autorités judiciaires gabonaises. Ils sont poursuivis pour détournement présumé de fonds publics, blanchiment d’argent et corruption. Le parquet gabonais a précisé que cette libération conditionnelle reste en vigueur en attendant la tenue de leur procès, sans en préciser la date.

L’accueil d’Ali Bongo en Angola pourrait s’interpréter comme un geste diplomatique visant à désamorcer les tensions politiques internes et internationales, tout en offrant une issue plus humaine à une crise post-électorale qui a profondément secoué le Gabon. En tant que président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), Joao Lourenço avait plaidé dès septembre 2023 pour une transition pacifique et un traitement digne de l’ancien président.

La présence d’Ali Bongo en Angola pourrait également faciliter une désescalade judiciaire et politique entre les nouvelles autorités gabonaises et la famille Bongo, au pouvoir pendant plus de 55 ans avant le renversement de 2023.

Pour l’heure, aucun calendrier judiciaire précis n’a été communiqué concernant le procès de Sylvia Bongo et de son fils. La transition au Gabon se poursuit sous la houlette du général Oligui Nguema, qui a promis des réformes, une nouvelle constitution et des élections dans un délai encore flou.

Le départ d’Ali Bongo pourrait marquer le début d’un rééquilibrage politique régional, mais soulève aussi des questions sur l’issue judiciaire pour sa famille et sur le rôle de l’Angola dans la gestion diplomatique de crises en Afrique centrale.

LA REDACTION

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