Ce jeudi matin, la capitale N’Djamena s’est réveillée presque à l’arrêt. Les conducteurs de taxis et de mini-bus de transport en commun ont entamé une grève générale, paralysant l’un des principaux moyens de déplacement dans la ville. Aucun service minimum n’a été assuré, provoquant une véritable pagaille dans les rues de N’Djamena.
Les citoyens, habitués à se rendre au travail ou au marché en taxi ou en mini-bus, se sont retrouvés bloqués. Des attroupements ont été observés aux abords des grands carrefours, tandis que la circulation était fortement perturbée par des embouteillages inhabituels. « C’est la galère totale », a témoigné un habitant du quartier Chagoua. « Sans transport, on ne peut rien faire ici. »
Les causes de cette grève sont multiples, mais deux revendications majeures reviennent dans les discours des grévistes : la hausse vertigineuse des prix du carburant et la dégradation des infrastructures routières.
Un chauffeur de taxi, interrogé par Chagra Médias, a expliqué que les conditions de travail sont devenues intenables. « Dix litres d’essence nous coûtent 7.000 FCFA, et quinze litres atteignent 10.500. Nous devons payer 10.000 FCFA par jour au propriétaire du taxi. Avec ça, comment voulez-vous qu’on nourrisse notre famille ? » a-t-il lancé, visiblement épuisé. Comme lui, beaucoup de chauffeurs ne sont pas propriétaires de leurs véhicules et doivent jongler chaque jour avec des charges fixes et des recettes de plus en plus maigres.
Au-delà des prix du carburant, les conducteurs dénoncent également l’état lamentable des routes de la capitale. « Rouler devient un calvaire », déclare un autre gréviste. « Nos voitures tombent souvent en panne à cause des nids-de-poule, et aucune solution concrète n’est apportée. »
La mobilisation de ce jeudi marque un tournant dans la contestation sociale à N’Djamena, avec une détermination claire des chauffeurs à maintenir le mouvement tant qu’aucune mesure concrète ne sera prise par le gouvernement. « Nous resterons en grève jusqu’à ce qu’une réponse claire et durable soit donnée », ont martelé plusieurs représentants syndicaux.
En attendant, les usagers du transport urbain doivent s’organiser autrement, dans une ville où les alternatives restent très limitées.
RAMATALLAH SENOUSSI ADAM
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