Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exhorté les autorités de transition en Guinée à organiser des élections « inclusives et transparentes » prévues en décembre. Dans une déclaration publiée à Genève, il a dénoncé un climat politique marqué par la répression et les restrictions aux libertés fondamentales depuis le coup d’État militaire de septembre 2021.
Le responsable onusien a rappelé que le récent référendum constitutionnel avait été entaché par l’interdiction de plusieurs partis politiques et médias, ainsi que par des arrestations arbitraires et des cas signalés de disparitions forcées. « Les autorités doivent lever les interdictions visant l’opposition et la presse, libérer les personnes détenues arbitrairement et garantir des enquêtes indépendantes », a-t-il insisté.
À l’approche du 16e anniversaire du massacre du 28 septembre 2009 au cours duquel plus de 150 manifestants avaient été tués par les forces de sécurité au stade de Conakry, Volker Türk a également exprimé son inquiétude concernant la grâce présidentielle accordée à l’ancien chef de la junte, Moussa Dadis Camara. Condamné pour crimes contre l’humanité dans le cadre de ce massacre, l’ex-dirigeant bénéficie depuis peu d’une mesure de clémence jugée « préoccupante » par le Haut-Commissaire.
« Les crimes contre l’humanité ne peuvent être amnistiés », a-t-il rappelé, soulignant que la justice pour les victimes demeure un impératif et une condition essentielle pour une véritable réconciliation nationale.
Alors que la Guinée s’apprête à franchir une étape décisive de sa transition politique, l’ONU appelle les autorités militaires à restaurer la confiance des citoyens et de la communauté internationale en garantissant le respect des droits fondamentaux et en assurant un processus électoral crédible.
La Rédaction