Insécurité dans le Mayo-Kebbi Ouest : nième enlèvement contre rançon
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Insécurité dans le Mayo-Kebbi Ouest : nième enlèvement contre rançon

La province du Mayo-Kebbi Ouest est plongée dans l’angoisse.  Les enlèvements contre rançon se multiplient et orchestrés par des groupes armés ou des gangs criminels cherchant à extorquer de l’argent aux proches des victimes pour leur libération.

Les villages de Binder, de Gagal, de Guegou, de Goumadi et de Lamé sont devenus des zones de prédilection pour ces actes abominables. Les victimes, souvent des agriculteurs prospères, des commerçants ou même les enfants de ces derniers, ainsi que des chefs de village, se retrouvent à la merci des ravisseurs.

Les chiffres de l’Organisation d’Appui aux Initiatives de Développement (OAID) sont alarmants : en 2023, plus de 41 personnes ont été enlevées, 8 ont trouvé la mort, 2 sont toujours portées disparues, et des rançons totalisant 52 millions de Fcfa versées aux ravisseurs.

Le corridor des ravisseurs

Les ravisseurs, parfois identifiés, sont issus de divers milieux, tels que des commerçants, d’anciens militaires ou des bergers retraités. Leurs activités criminelles s’étendent sur quatre pays : le Nigeria, le Cameroun, la Centrafrique et le Tchad.

Usant de diverses méthodes, allant de l’intimidation à la violence brutale, ils exploitent les numéros de téléphone mobile pour exiger des rançons exorbitantes auprès des familles des victimes, les plongeant ainsi dans un dilemme financier insoutenable.

Ce fléau, qui perdure depuis les années 1990 sous différentes formes, continue de sévir dans de nombreux villages et villes du Mayo-Kebbi Ouest, laissant les familles des victimes désemparées, confrontées à des rançons allant jusqu’à dix (10) millions de Fcfa.

Malgré les efforts conjoints des autorités civiles, militaires et de la population locale, dirigés par le coordonnateur de OAID M. Barka Tao, pour lutter contre ce fléau, le phénomène persiste en raison de la naïveté de certaines populations, du manque de volonté politique et de la complicité dans certains villages.

Les acteurs de ce crime transfrontalier sont regroupés en trois (3) catégories : les Nigérians opérant dans le bassin du Lac-Tchad jusqu’à la RCA, les Tchado-Camerounais sévissant le long de la frontière et les rebelles Centrafricains finançant leurs activités dans les Monts de Lame et de Lara.

Les otages témoignent que les rançons sont souvent versées dans une base militaire, démontrant ainsi la nécessité d’une coopération régionale renforcée pour poursuivre les ravisseurs au-delà des frontières nationales.

Pour éradiquer ce fléau, les autorités tchadiennes doivent prendre des mesures préventives et répressives, notamment en signant des accords de coopération militaire avec les pays voisins. Il est également crucial que la population cesse de payer les rançons et coupe tout contact avec les ravisseurs en cas d’enlèvement.

Bang-Abalao Bang-né

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