Chaque 19 juin, le monde se mobilise à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle dans les conflits, un rappel urgent et nécessaire que la guerre n’est pas seulement menée avec des armes, mais souvent sur les corps des femmes et des filles. Cette journée vise à dénoncer et éradiquer l’utilisation de la violence sexuelle comme tactique de guerre et de terreur, une tragédie humaine encore trop répandue.
Dans sa déclaration marquante de 2025, la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Dr Natalia Kanem, sonne l’alarme : « La violence sexuelle n’est pas une conséquence collatérale inévitable des conflits ; c’est une violation flagrante des droits des femmes et de leur autonomie corporelle. C’est un crime, et il faut y mettre un terme. »
La violence sexuelle : une arme de guerre toujours d’actualité
Dans pratiquement tous les contextes de conflit armé, la violence sexuelle est utilisée comme une stratégie délibérée. Elle vise à semer la terreur, briser les communautés, humilier et contrôler. Ses conséquences sont dévastatrices : blessures physiques, traumatismes psychologiques, stigmatisation sociale, et transmission intergénérationnelle des souffrances.
Les survivantes ne sont pas seulement victimes de l’agresseur, mais aussi d’un système qui les abandonne : silence imposé par la peur, absence de justice, manque criant de soutien médical, psychologique et juridique. Trop souvent, les auteurs restent impunis, tandis que les victimes doivent porter seules le poids de la honte et du traumatisme.
Survivantes et organisations en première ligne
Malgré les dangers, de nombreuses femmes, survivantes et organisations locales, se lèvent avec courage pour dénoncer les violences, revendiquer leurs droits, et exiger justice. Mais leur action est entravée par des financements insuffisants et des structures de soutien trop faibles ou inexistantes.
Comme le souligne Dr Kanem, les coupes budgétaires mondiales récentes ont affaibli les programmes de prévention et de prise en charge, alors qu’ils devraient être renforcés. En temps de conflit, ce sont pourtant ces services qui peuvent faire la différence entre la survie et l’oubli.
Une réponse urgente, globale et centrée sur les survivantes
La Journée du 19 juin est un appel collectif à ne pas détourner le regard. Elle exige des États, des institutions et de la communauté internationale une réponse coordonnée, centrée sur les survivantes, fondée sur trois axes essentiels :
- Des services complets, financés et accessibles : soins de santé sexuelle et reproductive, soutien psychosocial, assistance juridique, et espaces sûrs pour la guérison et la parole.
- Une place centrale pour les survivantes dans la définition des politiques de justice, de réparation et de reconstruction.
- Un investissement massif dans la prévention des conflits, en promouvant l’égalité, la paix et les droits humains.
Briser le cycle et reconstruire la paix
Mettre fin à la violence sexuelle dans les conflits ne doit pas être relégué au second plan. Cela doit être une priorité, un fondement de la paix durable. Chaque survivante a droit à la dignité, à la justice et à une vie reconstruite. Chaque société a le devoir de reconnaître ces crimes et de tout faire pour qu’ils ne se reproduisent plus.
En cette journée du 19 juin, le FNUAP et ses partenaires appellent à garder la lumière pour les femmes et les filles, en plaçant leur sécurité, leurs droits et leur résilience au cœur des réponses humanitaires et des politiques de paix. Car un monde sans violence sexuelle en temps de conflit est non seulement possible, mais nécessaire.
LA REDACTION