Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme : une réalité méconnue au Tchad
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Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme : une réalité méconnue au Tchad

Chaque 2 avril, la communauté internationale célèbre la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Cette journée, instaurée par les Nations unies en 2007, vise à améliorer la compréhension de l’autisme, à promouvoir l’acceptation des personnes affectées et à encourager leur inclusion sociale et professionnelle. Pourtant, au Tchad, ce trouble du neurodéveloppement demeure largement méconnu et souvent stigmatisé.

L’autisme, ou trouble du spectre de l’autisme (TSA), se manifeste par des difficultés dans la communication, des interactions sociales atypiques et des comportements répétitifs. Bien que les recherches scientifiques aient démontré qu’il s’agit d’un trouble d’origine neurobiologique, de nombreuses croyances erronées persistent, notamment au Tchad.

Dans certaines communautés tchadiennes, l’autisme est encore perçu comme une malédiction, une punition divine ou un envoûtement. Par conséquent, les enfants autistes sont souvent marginalisés, cachés par leurs familles ou soumis à des pratiques traditionnelles inappropriées plutôt qu’à une prise en charge adaptée.

L’absence de structures de dépistage et de prise en charge constitue un obstacle majeur pour les familles concernées. Le Tchad ne dispose pas d’un centre national spécialisé dans le diagnostic et le suivi des enfants autistes. De plus, le personnel médical et pédagogique manque souvent de formation sur le sujet, ce qui complique davantage l’accompagnement des enfants atteints de TSA.

Les familles doivent se débrouiller seules, sans soutien public ou privé. Certaines, ayant les moyens, se rendent à l’étranger pour obtenir un diagnostic et des soins appropriés. D’autres, faute de ressources, laissent leur enfant sans accompagnement, augmentant ainsi les difficultés d’insertion sociale.

Face à cette situation, quelques organisations non gouvernementales et associations tentent de sensibiliser l’opinion publique et d’apporter un soutien aux familles concernées. Ces initiatives restent toutefois limitées et souvent confrontées à un manque de moyens.

Pour changer la perception de l’autisme au Tchad, il est nécessaire d’intensifier la sensibilisation à travers les médias, les institutions éducatives et les communautés locales. Les autorités sanitaires et éducatives doivent également jouer un rôle clé en mettant en place des politiques adaptées, telles que la formation des professionnels de la santé et de l’éducation, la création de structures spécialisées et l’intégration des enfants autistes dans le système scolaire.

L’autisme ne doit plus être un sujet tabou au Tchad. Il est crucial que la société tchadienne, dans son ensemble, prenne conscience de cette réalité et adopte une approche bienveillante envers les personnes autistes. L’inclusion passe par une meilleure information, une prise en charge adaptée et un engagement des pouvoirs publics en faveur des droits de ces personnes.

En célébrant la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, le Tchad a l’opportunité de faire un pas vers une société plus inclusive et plus juste pour tous. Il est temps de briser les préjugés et d’offrir à chaque enfant autiste la chance de s’épanouir pleinement dans son environnement.

MBAILEDE TRESOR

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