Le Programme alimentaire mondial (PAM) tire la sonnette d’alarme face à l’ampleur croissante de l’insécurité alimentaire qui frappe l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Près de 50 millions de personnes risquent de sombrer dans la faim si rien n’est fait.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a récemment publié une alerte inquiétante : l’Afrique de l’Ouest et du Centre fait face à l’une des pires crises alimentaires de son histoire récente. Selon les dernières estimations, plus de 48 millions de personnes dans 19 pays de la région risquent de souffrir d’insécurité alimentaire aiguë pendant la période de soudure de 2025, entre juin et août.
Cette situation représente une augmentation de 80 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années, signe d’un effondrement progressif mais constant de la sécurité alimentaire dans cette partie du continent.
La dégradation de la sécurité alimentaire dans cette vaste région est le fruit d’une combinaison de facteurs structurels et conjoncturels :
- Conflits armés : Les violences persistantes au Sahel, dans le nord du Nigeria ou en République centrafricaine, entraînent des déplacements massifs de populations, réduisant l’accès aux terres agricoles et aux marchés.
- Changements climatiques : La fréquence des sécheresses, des inondations et l’irrégularité des saisons agricoles nuisent lourdement à la production vivrière.
- Inflation et cherté de la vie : L’inflation galopante des prix alimentaires, exacerbée par la guerre en Ukraine et la dépréciation des monnaies locales, rend l’achat de denrées de base inaccessible pour des millions de familles.
- Instabilité politique et faiblesse des systèmes de protection sociale : L’absence de mécanismes d’amortissement aggrave la vulnérabilité des populations les plus pauvres.
Parmi les plus touchés, les enfants figurent en première ligne. Le PAM estime que plus de 16 millions d’enfants de moins de cinq ans souffriront de malnutrition aiguë cette année dans la région. Sans une intervention rapide, les conséquences sur leur développement physique et cognitif pourraient être irréversibles.
Face à cette urgence, le PAM appelle la communauté internationale, les gouvernements africains et les partenaires au développement à mobiliser des ressources massives et immédiates. Selon l’agence onusienne, il faudrait plusieurs centaines de millions de dollars pour pouvoir fournir une assistance alimentaire d’urgence, renforcer les filets sociaux et soutenir la production agricole locale.
« Nous sommes à un tournant. Sans action immédiate, cette crise pourrait se transformer en catastrophe humanitaire », a averti Margot Vandervelden, directrice régionale adjointe du PAM pour l’Afrique de l’Ouest.
Au-delà de la réponse d’urgence, le PAM insiste sur la nécessité d’investir dans des solutions à long terme, telles que :
- Le soutien aux agricultures locales résilientes,
- Le renforcement des capacités des systèmes de santé et nutrition,
- L’amélioration de l’accès à l’éducation et à la protection sociale,
- La résolution des conflits et le rétablissement de la paix dans les zones à risque.
L’Afrique de l’Ouest et du Centre traverse une période critique. La crise alimentaire qui s’y profile est le reflet d’enjeux profonds, complexes et interconnectés. Sans action rapide, ce sont des millions de vies qui seront brisées par la faim. Le cri d’alarme du PAM doit être entendu et relayé avec force.
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