Le parcours exemplaire de Sidi Ould Tah, nouveau président de la BAD
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Le parcours exemplaire de Sidi Ould Tah, nouveau président de la BAD

Ce jeudi 29 mai 2025, l’économiste mauritanien Sidi Ould Tah a été élu président de la Banque africaine de développement (BAD), succédant ainsi à Akinwumi Adesina. Cette nomination marque une étape significative dans sa carrière dédiée au développement économique du continent africain.

Né en 1964 à Mederdra, en Mauritanie, Sidi Ould Tah a entamé son parcours académique à l’Université de Nouakchott, où il a obtenu une licence en économie. Poursuivant ses études en France, il décroche un DEA en économie de l’Université Paris VII, puis un doctorat en sciences économiques de l’Université de Nice Sophia Antipolis. Il a également enrichi sa formation par des programmes exécutifs à la Harvard Institute for International Development, à la London Business School et au Swiss Finance Institute, se spécialisant en investissement, leadership, gestion d’actifs et ingénierie financière

La carrière de Sidi Ould Tah débute à la Banque mauritanienne pour le développement et le commerce (BMDC) en 1984, où il occupe le poste d’expert. Il devient ensuite analyste financier au Commissariat à la Sécurité Alimentaire en 1986, puis directeur administratif et financier de la municipalité de Nouakchott en 1987. De 1988 à 1996, il est conseiller du directeur général et directeur de l’audit interne au Port autonome de Nouakchott. En 1996, il rejoint l’Autorité arabe pour l’investissement et le développement agricole (AAAID) à Khartoum en tant qu’analyste financier, avant d’intégrer la Banque islamique de développement (BID) à Djeddah en 1999, où il occupe les postes de chargé de la promotion des investissements et d’assistant technique auprès du président de la BID jusqu’en 2006.

En Mauritanie, Sidi Ould Tah est nommé conseiller à la présidence en 2006, puis conseiller du Premier ministre chargé des infrastructures en 2007. En juillet 2008, il devient ministre de l’Économie et des Finances, poste qu’il occupe jusqu’en 2015. Durant son mandat ministériel, il met en œuvre des réformes majeures en collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI) et d’autres partenaires au développement.

En 2015, il est élu directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA). Sous sa direction, la BADEA connaît une transformation significative, obtenant des notations de crédit AA+/AAA et augmentant ses actifs totaux de 4 milliards à près de 7 milliards de dollars. Il élabore et met en œuvre la première stratégie décennale de la banque, BADEA 2030, et initie une vision à long terme avec BADEA 2074, alignant l’institution sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Son leadership est également marqué par la modernisation des infrastructures numériques de la BADEA et par une augmentation significative des approbations de projets.

À la tête de la BAD, Sidi Ould Tah envisage de renforcer le rôle de la banque en mobilisant des ressources financières supplémentaires, notamment en collaborant avec des fonds souverains du Moyen-Orient et des fonds de pension africains, afin de multiplier l’impact des investissements sur le continent. Il met également l’accent sur la réforme de l’architecture financière africaine pour améliorer la coordination entre les institutions financières du continent. Conscient du potentiel de la jeunesse africaine, il souhaite exploiter cette « dividende démographique » en créant des opportunités d’emploi et en investissant dans des secteurs clés tels que l’agriculture et les infrastructures.

L’élection de Sidi Ould Tah à la présidence de la BAD reflète la reconnaissance de son expertise et de son engagement envers le développement économique de l’Afrique. Son parcours illustre une carrière dédiée à la promotion de la croissance et de la prospérité sur le continent.

LA REDACTION

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