Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a annoncé ce lundi une avancée majeure dans sa collaboration avec le Gouvernement tchadien, à travers la signature d’un accord de partenariat ambitieux destiné à renforcer la résilience et la sécurité alimentaire dans cinq provinces stratégiques du pays. Cette annonce a été faite par voie de communiqué officiel.
Dans le cadre de ce partenariat, le Gouvernement du Tchad engage une contribution significative de 24,6 millions de dollars, un financement octroyé par la Banque mondiale dans le cadre du projet ProAgri, un programme phare visant à soutenir une agriculture durable et inclusive. Cette initiative conjointe se concentrera sur les provinces du Lac, Logone Oriental, Wadi Fira, Ouaddaï et Sila, toutes confrontées à des défis croissants en matière d’insécurité alimentaire et de dégradation environnementale.
L’accord prévoit la réhabilitation de plus de 5 300 hectares de terres dégradées, l’équivalent de plus de 7 400 terrains de football, en vue de leur transformation en terres agricoles fertiles et productives. Cette opération de grande envergure bénéficiera directement à 197 000 personnes, comprenant des agriculteurs locaux, des réfugiés ainsi que des personnes déplacées à l’intérieur du pays.
« Ce partenariat marque une étape décisive pour le développement agricole et la stabilité des communautés affectées par les crises climatiques et sécuritaires au Tchad », a souligné un représentant du PAM dans le communiqué. L’objectif est non seulement de répondre aux besoins alimentaires immédiats, mais aussi de renforcer les capacités de production locale à long terme.
Sur une période de trois ans, le projet vise à stimuler la compétitivité et l’inclusivité de chaînes de valeur agricoles identifiées comme stratégiques pour le développement local : le sésame, l’arachide et le maïs. Ces filières ont été choisies pour leur fort potentiel de transformation économique, notamment en termes d’emplois pour les jeunes et les femmes, mais aussi d’intégration des réfugiés et communautés hôtes dans les circuits économiques.
Par cette approche intégrée, l’accord ambitionne de favoriser une transition vers une agriculture plus durable, équitable et résiliente face aux chocs climatiques et socio-économiques.
Le PAM rappelle que plus de 2,1 millions de personnes au Tchad sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Ce partenariat représente ainsi une réponse structurelle, complémentaire aux interventions d’urgence humanitaire, et mise sur le renforcement de la résilience communautaire comme levier de développement à moyen et long terme.
Cette collaboration exemplaire entre le PAM, le Gouvernement tchadien et la Banque mondiale illustre l’importance d’alliances durables et multisectorielles pour lutter efficacement contre l’insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne.
LA REDACTION