Le Tchad rompt son partenariat avec African Parks Network pour la gestion de ses aires protégées
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Le Tchad rompt son partenariat avec African Parks Network pour la gestion de ses aires protégées

Le Ministère de l’Environnement, de la Pêche et du Développement Durable du Tchad a annoncé ce lundi la rupture immédiate de ses accords de partenariat avec l’ONG sud-africaine African Parks Network (APN), jusque-là en charge de la gestion du Parc National de Zakouma, de son Grand Écosystème Fonctionnel (GEFZ) ainsi que de la Réserve Naturelle et Culturelle de l’Ennedi (RNCE).

Dans un communiqué officiel, le ministère justifie cette décision par une série de « considérations objectives », citant la recrudescence du braconnage, le manque d’investissements en infrastructures et projets communautaires, ainsi que le non-respect des clauses contractuelles. Le gouvernement évoque également des difficultés persistantes de collaboration avec les administrations nationales et dénonce « l’attitude indélicate et irrévérencieuse » de l’ONG vis-à-vis des autorités tchadiennes.

Les premiers accords entre N’Djamena et African Parks Network remontaient à 2010 pour Zakouma, puis à 2017 pour l’Ennedi, avant d’être révisés à plusieurs reprises jusqu’en 2025. Ces collaborations avaient permis de renforcer la lutte anti-braconnage, notamment contre le massacre des éléphants, faisant du Parc de Zakouma un modèle régional de conservation.

Mais selon les autorités, les résultats escomptés ne sont plus au rendez-vous. « Il est impératif de revoir nos partenariats pour mieux protéger notre patrimoine naturel et culturel », a affirmé le ministre de l’Environnement, Hassan Bakhit Djamous, lors d’un point de presse.

Si la rupture avec African Parks marque un tournant, le Tchad assure ne pas fermer la porte à la coopération internationale. « Nous restons ouverts à de nouveaux partenariats sérieux, respectueux et mutuellement bénéfiques », a insisté le ministre, appelant les bailleurs et organisations environnementales à proposer des solutions innovantes pour renforcer la gestion durable des aires protégées.

Cette décision risque toutefois de fragiliser la dynamique de conservation qui avait valu au Tchad une reconnaissance internationale. Le Parc de Zakouma était devenu, ces dernières années, un symbole de la résilience face au braconnage, attirant chercheurs, ONG et touristes du monde entier.

Reste à savoir quels nouveaux partenaires techniques et financiers viendront épauler le Tchad dans cette mission cruciale, à un moment où la préservation de la biodiversité s’impose comme un défi stratégique face aux pressions environnementales et sécuritaires en Afrique centrale.

La Rédaction

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