Une délégation d’entreprises françaises séjourne à Benghazi jusqu’à ce mardi 4 juin, sous l’égide de l’ambassadeur de France en Libye. Après une visite à Tripoli il y a quelques mois, l’objectif est de décrocher des contrats dans les secteurs de l’industrie, de la reconstruction et de la santé dans l’est de la Libye, où les opportunités se multiplient depuis la catastrophe de Derna.
Le centre-ville de Derna, dévasté par les inondations de septembre 2023, constitue un enjeu majeur de cette visite, notamment en matière de reconstruction et de santé.
De Vinci dans le BTP à Sanofi dans la santé, les entreprises françaises présentes à Benghazi arrivent tardivement dans le processus de reconstruction et de développement de l’est libyen. Ce dernier est géré non pas, par le gouvernement de Tripoli, mais par un fonds dirigé par le fils du général Haftar, comme le rappelle Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye au Royal United Services Institute.
« Les contrats octroyés par Belkacem depuis novembre 2023 ont principalement été réservés à l’Égypte, aux Émirats et à la Turquie. Petit à petit, les Américains ont manifesté leur intérêt pour ces opportunités, suivis par les Italiens. Aujourd’hui, les sociétés françaises arrivent sur le tard » précise-t-il.
Ce fonds de reconstruction suscite des inquiétudes en raison de l’opacité de ses financements. « Le fonds de reconstruction est véritablement une boîte noire. Nul ne sait s’il existe un niveau d’intégrité, des vérifications comptables ou une feuille de route pour sa conception. », indique-t-on
Le coût de la reconstruction à Derna est estimé à deux milliards et demi de dollars.
Yasmine Françoise
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