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Lutte contre les hépatites virales : le Tchad s’engage pour une prise en charge équitable et universelle

Chaque année, le 28 juillet marque la Journée mondiale de lutte contre l’hépatite, une opportunité mondiale de sensibiliser le public à cette inflammation du foie souvent silencieuse mais potentiellement mortelle. En 2025, le thème choisi à l’échelle internationale est « Hépatites : faisons tomber les barrières », une invitation claire à agir face aux multiples obstacles entravant la prévention, le dépistage et l’accès au traitement.

Comme de nombreux pays à travers le monde, le Tchad a célébré cette journée avec un accent particulier sur la sensibilisation et l’action communautaire. La secrétaire d’État à la Santé publique et à la Prévention, Dr Mbaidedji Dékandji Francine, qui a livré une déclaration engagée en faveur de la lutte contre les hépatites virales.

Selon elle, le choix du thème mondial n’est pas anodin : les hépatites virales constituent une épidémie silencieuse, car nombre de personnes vivent avec le virus sans le savoir, jusqu’à ce que des complications sévères apparaissent, notamment la cirrhose ou le cancer du foie. Cette réalité justifie une mobilisation plus soutenue de la part des acteurs sanitaires à tous les niveaux.

Le Tchad n’est pas épargné par la prévalence des hépatites virales. Les chiffres recueillis dans les centres de traitement de N’Djamena indiquent que 3 500 patients sont actuellement pris en charge pour l’hépatite B et 1 500 pour l’hépatite C. Ces données soulignent l’ampleur de la maladie, mais également les défis liés à l’accès aux soins.

En effet, le coût élevé du traitement et des examens biologiques constitue un frein majeur pour les patients, en particulier ceux vivant dans les zones rurales ou à faibles revenus. Consciente de cette problématique, le ministère de la Santé publique et de la Prévention travaille sur de nouvelles stratégies visant à améliorer l’accès universel aux soins, conformément à la politique de couverture santé universelle prônée par les autorités nationales.

Pour répondre aux besoins croissants en matière de dépistage et de traitement, le ministère prévoit de former davantage de professionnels de santé à travers tout le pays, afin que la prise en charge des hépatites devienne une réalité dans toutes les formations sanitaires. Cette démarche vise non seulement à rapprocher les services de la population, mais aussi à mieux collecter et exploiter les données sanitaires pour une planification efficace des interventions.

Dr Mbaidedji Dékandji Francine a également appelé à une mobilisation nationale et internationale, en insistant sur l’importance des partenariats entre le secteur public et privé pour le financement du Plan stratégique national de lutte contre les hépatites. Elle a exhorté les responsables sanitaires à capitaliser les données disponibles et à évaluer précisément les besoins en intrants médicaux.

La Journée mondiale contre l’hépatite ne doit pas se limiter à des déclarations d’intention. Le Tchad, à travers ses autorités sanitaires, affiche une volonté claire de briser les barrières à la prévention, au dépistage et au traitement. Mais pour que cet engagement porte ses fruits, il est impératif de traduire les discours en actes, en assurant un financement adéquat, une décentralisation effective des services de santé et une meilleure sensibilisation des populations.

Plus que jamais, il est temps d’agir, comme le rappelle le mot d’ordre mondial. Agir pour que les hépatites virales cessent d’être des maladies négligées. Agir pour que chaque Tchadien, où qu’il se trouve, ait accès à une prise en charge digne et efficace.

LA REDACTION

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