Une nouvelle crise politique secoue Madagascar. Ce lundi 14 octobre 2025, le colonel Michael Randrianirina, représentant de l’unité militaire CAPSAT, a annoncé que l’armée malgache prenait le pouvoir, à la suite de la destitution du président Andry Rajoelina par l’Assemblée nationale.
La déclaration a été faite depuis le palais d’Ambotsirohitra, résidence officielle du chef de l’État, désormais occupée par les forces armées. Selon plusieurs médias locaux, le colonel Randrianirina a présenté une série de mesures immédiates, marquant la mise en place d’un régime de transition militaire.
La veille, le président Andry Rajoelina avait quitté Madagascar dans des circonstances troubles. Sa localisation actuelle demeure inconnue, mais plusieurs sources médiatiques rapportent qu’il aurait été exfiltré par un avion français.
Depuis l’étranger, le chef de l’État déchu avait prononcé, le 13 octobre, un discours diffusé sur les réseaux sociaux, dans lequel il refusait de reconnaître sa destitution. Il avait même annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, alors que celle-ci s’apprêtait à voter sa mise en accusation.
La prise de pouvoir de l’armée soulève de nombreuses questions, tant au niveau national qu’international. Les réactions des partis politiques, des organisations de la société civile et de la communauté internationale sont encore attendues.
Sur le terrain, la situation restait calme mais tendue ce matin dans la capitale Antananarivo. Des patrouilles militaires ont été observées autour des bâtiments officiels, tandis que plusieurs axes routiers stratégiques étaient sous surveillance.
L’armée a appelé la population « au calme et à la coopération », assurant qu’aucune mesure de couvre-feu n’était pour l’instant envisagée.
Le vote de destitution, adopté à une large majorité par l’Assemblée nationale, marque un tournant majeur dans la vie politique malgache, rappelant les crises institutionnelles que le pays a connues en 2009 et 2010.
Avec cette nouvelle prise de pouvoir militaire, Madagascar entre dans une période d’incertitude politique majeure, dont l’issue dépendra des équilibres entre forces armées, société civile et acteurs internationaux.
La Rédaction