L’armée malienne a annoncé avoir mené avec succès deux opérations antiterroristes majeures dans le Nord et le Centre du pays, au cours desquelles au moins 70 terroristes ont été tués, selon un communiqué publié dimanche 20 juillet.
La première opération s’est déroulée le 15 juillet dans la région d’Anderamboukan, au nord du pays. Cette mission a été conduite en coordination avec les forces aériennes de l’Alliance des États du Sahel (AES), une coalition militaire régionale récemment renforcée face à la montée des menaces terroristes dans la zone sahélienne. Selon l’état-major malien, cette intervention a permis de neutraliser une quarantaine de terroristes opérant dans cette région frontalière du Niger.
Deux jours plus tard, le 17 juillet, une seconde opération a été lancée à Niono, dans le centre du pays, une zone régulièrement ciblée par des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’État islamique. L’armée y a détruit une base logistique et d’entraînement, tout en éliminant une trentaine d’assaillants.
Le Mali, plongé dans une grave crise sécuritaire depuis 2012, fait face à une insécurité chronique alimentée par des insurrections indépendantistes, des violences intercommunautaires et la présence persistante de groupes djihadistes armés. Ces derniers ont largement profité de la faiblesse de l’État dans certaines zones pour s’implanter, semant la terreur au sein des populations civiles.
Malgré les efforts des autorités et le retrait progressif des forces internationales comme la MINUSMA, les attaques restent fréquentes, notamment dans les régions centrales et septentrionales, où les forces armées maliennes (FAMa) mènent des opérations régulières pour reprendre le contrôle du territoire.
L’implication de l’Alliance des États du Sahel, composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, marque une nouvelle dynamique de coopération régionale. Cette alliance, née dans un contexte de rejet des politiques occidentales en matière de lutte antiterroriste, cherche à construire une réponse militaire autonome face à la menace.
L’opération du 15 juillet illustre cette volonté de mutualiser les moyens militaires, notamment aériens, pour frapper les groupes armés dans leurs bastions.
Si le bilan de ces dernières opérations est significatif, les observateurs restent prudents quant à leur impact durable sur la sécurité du pays. Les groupes djihadistes, très mobiles, ont montré leur capacité à se replier et à frapper ailleurs, rendant la tâche des FAMa particulièrement complexe.
Toutefois, ces succès militaires pourraient renforcer la confiance de la population dans les forces nationales et consolider la légitimité de l’AES comme acteur militaire régional crédible.
Les autorités maliennes n’ont pas communiqué sur d’éventuelles pertes dans leurs rangs ni sur les suites prévues pour la sécurisation des zones récemment ciblées. Le gouvernement a cependant renouvelé son engagement à lutter sans relâche contre le terrorisme, tout en appelant les populations locales à la vigilance et à la coopération.
Ces opérations surviennent alors que le Mali poursuit sa transition politique et cherche à redéfinir ses alliances stratégiques, dans un contexte régional instable mais déterminé à reprendre la main sur sa sécurité.
LA REDACTION
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