Une importante vague d’arrestations a récemment secoué l’armée malienne, impliquant plusieurs dizaines de militaires, dont deux généraux de haut rang, accusés de tentative de déstabilisation du régime en place. Cette affaire, encore entourée de mystère, intervient dans un contexte politique et sécuritaire particulièrement fragile au Mali.
Depuis plusieurs jours, les forces de sécurité maliennes ont procédé à l’arrestation d’un nombre important de soldats, soupçonnés de préparer un coup d’État contre la junte militaire qui gouverne le pays depuis deux ans. Cette junte est elle-même issue de deux coups d’État successifs, survenus en 2020 puis en 2021, et elle fait face à une contestation croissante au sein de ses rangs.
Parmi les officiers arrêtés figurent le général Abass Dembélé, ancien gouverneur de la région stratégique de Mopti, ainsi que le général de brigade Nema Sagara, l’une des rares femmes à occuper un poste aussi élevé dans les forces armées maliennes. Ces arrestations, effectuées sans communication officielle ni explications aux familles, soulèvent de nombreuses questions.
Les Forces armées maliennes (FAMA) n’ont pour l’instant fait aucun commentaire public, ce qui alimente les spéculations sur la gravité et l’ampleur de la crise interne au sein de l’armée. Plusieurs sources sécuritaires évoquent toutefois une tentative de déstabilisation visant directement la junte au pouvoir.
Cette situation intervient alors que le Mali est confronté depuis plus d’une décennie à une crise sécuritaire majeure, caractérisée par la montée des groupes djihadistes dans le nord et le centre du pays, ainsi que par des violences intercommunautaires récurrentes. Sur le plan économique, le pays traverse également une phase difficile, aggravée par l’instabilité politique.
Sur le plan diplomatique, la junte malienne a récemment renforcé ses liens avec la Russie, marquant un net éloignement vis-à-vis des partenaires traditionnels occidentaux, notamment la France. Ce virage stratégique s’accompagne d’un durcissement des libertés civiles et d’une montée des tensions internes, notamment au sein des forces armées.
Pour plusieurs observateurs, cette série d’arrestations reflète des divisions profondes dans l’armée malienne, susceptibles de fragiliser davantage un régime déjà en proie à de nombreux défis. La situation reste donc à suivre de près, dans un pays où la stabilité politique et la sécurité sont plus que jamais en jeu.
LA REDACTION
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