Mozambique :  Une manifestation postélectorale sous tension à Maputo
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Mozambique :  Une manifestation postélectorale sous tension à Maputo

Élu avec 71% des voix, le nouveau Président de la Mozambique fait face à une contestation populaire généralisée

Daniel Chapo a été élu président du Mozambique avec 71% des voix, mais le scrutin du 9 octobre 2024 est fortement contesté. L’opposition, menée par Venancio Mondlane, dénonce des fraudes massives et appelle à des manifestations pour rejeter ce qu’elle qualifie de « gouvernement illégitime ».

Une manifestation a été dispersée ce lundi 21 octobre à Maputo, quasiment transformée en ville fantôme deux jours après l’assassinat de proches du principal opposant mozambicain, Venancio Mondlane, qui avait appelé à la grève générale pour dénoncer des fraudes électorales.

Des centaines de manifestants ont brièvement défilé le long d’une grande avenue, où les deux hommes ont été tués dans la nuit de vendredi à samedi, avant d’être dispersés par des policiers antiémeutes lourdement armés, à l’aide de grenades lacrymogènes.

L’ONU a appelé « tous les Mozambicains, y compris les dirigeants politiques et leurs sympathisants, au calme et à la retenue ».L’Union Africaine quant à elle, se dit profondément préoccupée par les cas signalés de violence, et plus particulièrement par les récentes tueries. « Il est essentiel que tous les candidats bénéficient de mesures de protection rigoureuses en cette période postélectorale », juge de son côté l’Union Européenne.

Evoquant un « incident malheureux », la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), a appelé les autorités à « garantir qu’une enquête soit menée » et « toutes les parties prenantes à veiller à ce que la paix et la stabilité au Mozambique continuent de prévaloir ».

Les commerces de Maputo sont restés fermés et des hélicoptères survolaient la capitale d’un million d’habitants. Les grandes artères, généralement densément embouteillées, étaient désertes. Des incidents sans gravité ont été signalés dans plusieurs provinces et les villes de Beira (Centre) et Pemba (Nord), notamment, ont mené des opérations villes mortes.

En l’absence de chiffres ou d’estimations officielles, il était difficile d’évaluer l’impact de la consigne de l’opposition à rester chez soi,  même si Venancio Mondlane affirme avoir réussi à « paralyser le pays à 95 % ».

En 2023, après les résultats des élections municipales qui donnaient 64 des 65 villes au Frelimo, plusieurs personnes avaient été tuées accidentellement  par la police dans des manifestations de l’opposition.

Sources : AFP

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