N’Djamena : Expulsions et démolitions à Amriguebé, des familles jetées à la rue suite à un litige foncier non résolu
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N’Djamena : Expulsions et démolitions à Amriguebé, des familles jetées à la rue suite à un litige foncier non résolu

Le quartier d’Amriguebé, situé dans le 5 arrondissement de la capitale tchadienne, a été le théâtre ce jeudi 24 avril 2025 d’une opération musclée d’expulsion suivie de la démolition de plusieurs habitations. Les faits se sont déroulés tôt dans la matinée, suscitant l’indignation et l’émoi parmi les riverains et les défenseurs des droits humains.

Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, des dizaines de familles ont été brusquement contraintes de quitter leurs domiciles, certains n’ayant même pas eu le temps de récupérer leurs effets personnels. Des engins de chantier ont rapidement procédé à la démolition des maisons, laissant derrière eux un paysage de ruines, de meubles épars, et de larmes.

D’après des sources locales, cette intervention ferait suite à un conflit foncier qui oppose les habitants du secteur à une tierce partie revendiquant la propriété du terrain. Le différend, qui dure depuis plusieurs années, n’aurait pas encore connu d’issue juridique claire. Pourtant, malgré l’absence d’un jugement définitif, les autorités auraient autorisé l’expulsion et la démolition.

« Nous avons construit ici depuis plus de 15 ans, nous avons des documents administratifs, des reçus de paiement, mais aujourd’hui on nous jette dehors comme des criminels », témoigne un habitant désemparé, montrant les débris de ce qui était, jusqu’alors, sa maison.

Aucune déclaration officielle n’a encore été faite par la mairie du 5ᵉ arrondissement ni par les services en charge de l’urbanisme. Ce silence institutionnel alimente la colère des sinistrés, qui dénoncent un traitement inhumain et une violation de leurs droits fondamentaux. Des ONG locales appellent déjà à une mobilisation pour soutenir les victimes et exiger des réponses.

Des voix s’élèvent pour que la justice tchadienne se saisisse du dossier et clarifie la situation foncière du quartier. Des leaders communautaires, des responsables religieux et des représentants de la société civile appellent à un dialogue entre les parties en conflit afin d’éviter de nouveaux drames humains.

En attendant, les familles expulsées restent sans abri, livrées à elles-mêmes sous un soleil de plomb, tentant de sauver ce qu’elles peuvent parmi les gravats. Une crise humanitaire locale se profile à l’horizon, alors que les besoins en abris, en nourriture et en assistance sanitaire deviennent urgents.

LA REDACTION

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