Noël, célébré chaque année le 25 décembre, est une fête empreinte de joie, de solidarité et de spiritualité. Si pour les chrétiens, elle commémore la naissance de Jésus-Christ, elle a également évolué en une célébration universelle marquée par des traditions variées selon les cultures et les régions
Le 25 décembre 2024, N’Djamena a vibré au rythme des célébrations de Noël, une journée marquée par des festivités diverses, allant du dévouement religieux au débordement des fêtes populaires. Noël, qui commémore la naissance de Jésus-Christ, a été l’occasion pour certains de se rassembler dans la prière et la réflexion, tandis que pour d’autres, la fête a pris une tournure plus débridée. Au-delà des réjouissances, cette journée a également généré des retombées sociales et économiques qui témoignent des disparités présentes dans la capitale tchadienne.
La naissance de Jésus-Christ : Un Noël religieux et solennel
Dans les églises de N’Djamena, Noël a été célébré dans un esprit de dévotion profonde, fidèle à son sens originel : la commémoration de la naissance de Jésus-Christ, le Sauveur. Les chrétiens se sont réunis pour des messes solennelles, chantant des hymnes traditionnels et écoutant des prédications sur l’amour, la paix et la solidarité. Noël, selon les chrétiens, n’est pas seulement un moment de fête, mais un appel à incarner les valeurs chrétiennes dans la vie quotidienne : « Noël est la naissance du Christ, mais c’est aussi un moment pour chacun de réfléchir à son rôle dans la construction d’un monde plus juste et fraternel. », nous a confié un Pasteur d’une église de la capitale.
Les excès des fêtes : Quand Noël devient synonyme de débauche
Cependant, loin de l’atmosphère de prière et de sérénité qui prévalait dans les églises, un autre aspect de Noël a pris le dessus dans certains quartiers de N’Djamena. Dans les bars, les boîtes de nuit, les clubs et autres lieux de rassemblement, l’alcool a coulé à flots et les festivités ont rapidement glissé vers des excès. Les jeunes, notamment dans les quartiers des différents arrondissements comme Chagoua, Moursal ou Dembé, ont célébré la naissance de Jésus à leur manière, souvent dans un esprit de consommation frénétique, voire de débauche.
Dans les rues : Un Noël joyeux mais socialement fragmenté
Dans les rues de N’Djamena, l’atmosphère était aussi joyeuse, mais marquée par des disparités évidentes. Les enfants ont couru dans les rues, jouant avec des jouets, tandis que les familles se rassemblaient autour de repas copieux. Les marchés étaient pleins de gens achetant des produits spéciaux pour la fête, et les restaurants ont connu un afflux massif de clients. Cette effervescence témoigne de la joie collective qu’apporte Noël, la naissance de Jésus étant un moment fort de rassemblement pour beaucoup.
Cependant, cette ambiance festive n’a pas touché tout le monde. Les plus démunis, notamment les sans-abris, ont été largement ignorés dans cette célébration. Noël, tout en étant un symbole de générosité et de partage, a aussi mis en lumière les inégalités sociales qui subsistent à N’Djamena.
L’impact de la célébration de Noël
L’impact économique de Noël à N’Djamena a été incontestable. Les commerçants ont vu leurs ventes exploser, notamment dans les secteurs de l’alimentation, des vêtements et des décorations. Les petits marchands, notamment ceux de l’informel, ont également profité de cette période pour écouler leurs produits, allant des jouets aux vêtements de fête. Noël est ainsi devenu un moment clé de la consommation à N’Djamena, avec des familles prêtes à dépenser davantage pour offrir des cadeaux et se préparer pour le repas festif.
Toutefois, cette prospérité n’a pas été vécue de manière égale. Pour les travailleurs précaires et les plus vulnérables, cette période reste marquée par des défis considérables. La grande majorité des personnes vivant dans des conditions précaires n’a pas eu l’opportunité de participer pleinement à cette dynamique économique, soulignant une nouvelle fois la fracture sociale de la capitale.
Les conséquences sociales de cette journée, avec ses inégalités et ses moments de débauche, montrent les défis à relever pour faire de Noël un véritable moment de partage et d’harmonie, dans le respect des valeurs chrétiennes de solidarité et de fraternité. Noël à N’Djamena reste un symbole de diversité, un rappel de la naissance de Jésus, mais aussi un moment de réflexion sur les fractures sociales et économiques de la ville.
Les conséquences de ces excès ont été visibles : des accidents de la circulation, causés par des conducteurs en état d’ivresse, ont été signalés, illustrant les dangers associés à cette forme de célébration. Noël, censé être une période de partage et de réconciliation, a parfois tourné au cauchemar pour certains, qui ont dû faire face aux conséquences des comportements imprudents.
En somme, Noël à N’Djamena a été un mélange complexe de ferveur religieuse, de festivités populaires et de comportements excessifs. Tandis que pour certains, la fête a été une occasion de se rapprocher de la foi chrétienne et de célébrer la naissance de Jésus-Christ dans la paix et la solidarité, pour d’autres, Noël a été synonyme de consommation exagéré, de fête bruyante et d’excès.
DARBAWA KAOKAMLA
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