N’Djamena : la cigarette gagne les jeunes, un danger qui s’étend dans tous les arrondissements
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N’Djamena : la cigarette gagne les jeunes, un danger qui s’étend dans tous les arrondissements

Ils sont jeunes, parfois très jeunes. Dans presque tous les quartiers de la capitale tchadienne, des enfants et adolescents s’initient de plus en plus tôt à la consommation de cigarettes. Ce phénomène, qui touche désormais l’ensemble des arrondissements de N’Djamena, inquiète parents, éducateurs et observateurs sociaux.

Dans les ruelles des places publiques, aux abords du marché de Dembé ou encore autour des écoles publiques, le constat est le même : de petits groupes de garçons, et parfois même de filles, s’isolent pour allumer des cigarettes, loin des regards directs des adultes.
Ce qui n’était autrefois qu’un comportement marginal tend aujourd’hui à s’imposer comme une pratique courante. Dans certains cercles de jeunes, fumer devient un signe d’intégration, un geste admiré ou imité.

L’un des aspects les plus préoccupants reste la facilité d’accès. Malgré l’interdiction légale de vendre du tabac aux mineurs, la loi est rarement appliquée. Des vendeurs ambulants écoulent des cigarettes à l’unité, tandis que d’autres jeunes n’hésitent pas à solliciter des adultes pour en acheter. Résultat : la barrière de protection censée limiter la consommation chez les plus jeunes est pratiquement inexistante.

Face à l’ampleur du phénomène, la riposte reste quasi inexistante. Les campagnes antitabac sont rares, voire absentes, et l’éducation à la santé reste marginale dans les établissements scolaires. Les jeunes sont donc livrés à eux-mêmes, sans réelle information sur les dangers du tabagisme.

Les risques sont pourtant bien connus : troubles respiratoires, dépendance, baisse des performances scolaires, vulnérabilité accrue à d’autres substances comme l’alcool ou les drogues. À long terme, ces jeunes deviendront des adultes dépendants, avec un impact sanitaire et économique considérable pour le pays.

Pour freiner la progression du tabagisme chez les mineurs, plusieurs pistes sont évoquées :

  • Appliquer strictement la loi interdisant la vente de tabac aux mineurs.
  • Lancer des campagnes massives de sensibilisation dans les quartiers et les écoles.
  • Créer des espaces de loisirs accessibles afin d’occuper positivement les jeunes.
  • Impliquer davantage les parents, éducateurs et leaders communautaires dans la prévention.

La généralisation du tabagisme chez les jeunes de N’Djamena dépasse le simple enjeu sanitaire. Elle traduit aussi un déficit de repères sociaux, éducatifs et institutionnels. Le tabac s’impose insidieusement comme une norme dès le plus jeune âge, au risque de fragiliser toute une génération.
Il est encore temps d’agir. Mais chaque jour d’inaction contribue à ancrer cette habitude dangereuse et difficile à éradiquer.

DARBAWA KAOKAMLA

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