Le point de presse animé ce mardi 1er juillet 2025 par Me Abanga Mahamat, collaborateur de Me Guy Béram, huissier et commissaire de justice dans les locaux de WenakLabs, met en lumière une affaire foncière qui prend désormais une tournure préoccupante mêlant décisions judiciaires bafouées, violences physiques et implication controversée d’un haut responsable de la gendarmerie nationale.
Depuis 2013, les sieurs Saleh Hassan et Hassan Hamdam, représentés par Me Abanga Mahamat, sont en litige avec Abdramane Mahamat, ex-Boulama du quartier Syeba/Bourmaneye, au sujet d’un terrain de 1000m sur 300m situé dans le quartier Farcha dans la commune du 1er arrondissement de N’Djamena. Le différend porte sur l’accaparement illégal, le morcellement et la vente du champ appartenant légalement aux sieurs Saleh Hassan et Hassan Hamdam selon plusieurs décisions de justice.
Une légitimité foncière reconnue par la justice
Les sieurs Saleh Hassan et Hassan Hamdam disposent d’un plan cadastral prouvant que le terrain en question a été attribué à leur défunt père et acquis par dévolution successorale. Suite à une procédure judiciaire entamée en 2013, le tribunal les a déclarés propriétaires légitimes du terrain. Toutefois, l’exécution de cette décision est systématiquement entravée par les occupants illégaux.
Une résistance persistante et violente
Abdramane Mahamat, Djibrine Younouss, Ardja Chérif, Goni Abdoulsalam Bakhit, Adam Chaibo, ainsi que 179 autres personnes, ont non seulement formé une tierce opposition, mais également résisté activement à toutes les tentatives d’expulsion. Les requérants dénoncent des agressions physiques répétées contre leurs proches sur le site, notamment Adoum Saleh, le fils de Saleh Hassan, et son cousin.
Malgré quatre expulsions ordonnées par la justice, la dernière datant du 10 juin 2025 avec réquisition du procureur de la République, les occupants reviennent sur les lieux, apparemment encouragés par une protection de fait.
L’implication choquante d’un général de la Gendarmerie nationale
Le point culminant de cette saga judiciaire et foncière s’est produit le 11 juin 2025, lorsqu’un général de la gendarmerie nationale, Mahamat Fadoul, par ailleurs Directeur de l’Emploi à la Gendarmerie, s’est personnellement rendu sur les lieux. Au mépris des décisions de justice, il aurait ordonné la réintégration immédiate des occupants, autorisant même la poursuite des constructions illégales.
Plus choquant encore, lorsqu’il a été interpellé par Me Abanga Mahamat, le général aurait répondu avec arrogance, déclarant : « La Gendarmerie, c’est ma propriété ». Une attitude jugée inadmissible par les plaignants, qui y voient un déni de l’autorité judiciaire et une menace directe à la stabilité de l’État de droit.
Un appel solennel aux plus hautes autorités
Face à cette situation alarmante, Me Abanga Mahamat et ses clients lancent un appel pressant au Président de la République, Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, au Premier ministre Ambassadeur Allah Maye Halina, au ministre de la Défense, ainsi qu’à celui de la Sécurité publique, afin de mettre fin à cette impunité manifeste.
Ils demandent qu’une enquête soit ouverte contre le général Mahamat Fadoul pour ses actes contraires à la loi et au respect des institutions judiciaires. « S’il y a mort d’hommes ou autres conséquences tragiques, nous tiendrons ce général pour responsable », a martelé Me Abanga Mahamat devant la presse.
Enjeux : la restauration de l’État de droit
Au-delà du cas particulier, ce litige pose la question cruciale du respect de l’autorité judiciaire dans un État démocratique. La situation à Farcha devient un test pour les institutions républicaines, leur impartialité et leur capacité à garantir l’ordre face aux abus d’autorité, y compris de la part de hauts gradés de l’armée.
Alors que les tensions restent vives sur le terrain, les plaignants appellent au respect scrupuleux de la décision judiciaire, et préviennent : toute inaction pourrait entraîner un drame évitable.
LA REDACTION
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