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N’Djamena : vers une réforme du système pénitentiaire à travers l’atelier de validation du rapport sur les conditions carcérales au Tchad

Un atelier de validation du rapport des missions d’évaluation des conditions carcérales au Tchad s’est ouvert ce mardi 16 septembre 2025 à l’hôtel Amitié, sous l’égide de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH). L’initiative s’inscrit dans le cadre du Projet d’Appui au Parlement et aux Processus Électoraux (PAPPE), financé par l’Union européenne et mis en œuvre par le Centre Européen d’Appui Électoral (ECES).

L’événement a réuni une cinquantaine d’acteurs clés : commissaires de la CNDH, représentants de l’administration pénitentiaire, organisations de défense des droits humains, experts et partenaires internationaux.

Dans son allocution, Mme Madjiguène Thiam, Coordinatrice du PAPPE, a souligné que cet atelier ne vise pas uniquement à valider le rapport, mais aussi à instaurer un dialogue inclusif sur la situation carcérale au Tchad. Elle a rappelé que, depuis deux ans, le projet accompagne la CNDH dans ses missions grâce à un appui institutionnel, technique et financier.

« Grâce à cet appui, la CNDH a pu mener entre 2024 et 2025 une série de missions dans 44 établissements pénitentiaires relevant des cinq Cours d’Appel du pays. L’atelier constitue une étape déterminante pour enrichir le rapport et identifier les leviers d’action les plus efficaces », a-t-elle déclaré.

Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Youssouf Tom, a pour sa part réaffirmé la volonté du gouvernement d’améliorer les conditions de détention, dans le respect des normes internationales.

« Les conditions carcérales constituent un enjeu majeur de notre système judiciaire. Elles reflètent la capacité de l’État à garantir la dignité des personnes privées de liberté », a-t-il indiqué, annonçant notamment la libération prochaine de 73 détenus maintenus arbitrairement en prison après avoir purgé leur peine, à la suite des recommandations d’une commission nationale de contrôle des détentions.

Le ministre a également salué l’appui des partenaires internationaux, dont l’Union européenne, pour leur soutien technique et financier à la réforme du système pénitentiaire.

Le président de la CNDH, Belngar Larmé Jacques, a officiellement lancé l’atelier en insistant sur la responsabilité collective dans la protection des droits des détenus.

« Les personnes privées de liberté ne sont pas des pestiférés encore moins des damnés de la terre. Elles bénéficient, tout comme nous, de droits fondamentaux qui doivent être respectés », a-t-il rappelé.

Le président de la CNDH a également mis en évidence les constats relevés lors des missions : surpopulation carcérale, insuffisance d’infrastructures adaptées, difficultés d’accès aux soins, à l’hygiène et à la justice, ainsi que le déficit en personnel pénitentiaire et judiciaire.

Il a exhorté les participants à examiner minutieusement le rapport afin de formuler des recommandations « réalistes et pertinentes » permettant d’améliorer la situation.

Cet atelier marque une étape clé dans la dynamique de coopération entre le gouvernement tchadien, les institutions nationales, la société civile et les partenaires internationaux. Tous espèrent que les recommandations issues des travaux serviront de feuille de route pour des réformes concrètes et durables en faveur d’un système pénitentiaire plus humain et respectueux des droits fondamentaux.

MBAILEDE TRESOR

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