Nigeria : Le bilan des attaques d’éleveurs armés dans l’État de Benue s’alourdit à 72 morts
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Nigeria : Le bilan des attaques d’éleveurs armés dans l’État de Benue s’alourdit à 72 morts

Le calme reste fragile dans l’État de Benue, au centre du Nigeria, après une nouvelle série d’attaques sanglantes perpétrées par des éleveurs armés présumés. Le bilan, initialement estimé à quelques dizaines de victimes, s’est alourdi à 72 morts, selon les dernières déclarations des autorités locales ce lundi.

Ces violences se sont déroulées entre jeudi et dimanche dans plusieurs localités des zones rurales de l’État, notamment dans les districts de Guma, Logo, Ukum et Agatu, déjà connus pour être des foyers de conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs nomades.

Selon le président du gouvernement local de Guma, Caleb Aba, plusieurs villages ont été envahis par des hommes lourdement armés, soupçonnés d’être des éleveurs peuls. « Ils ont attaqué nos communautés pendant la nuit, tuant sans distinction hommes, femmes et enfants, et incendiant des habitations », a-t-il déclaré.

Les survivants témoignent d’une violence extrême : des tirs nourris, des maisons brûlées, des champs détruits. Les attaques ont provoqué le déplacement de centaines de personnes, maintenant réfugiées dans des camps improvisés, sans accès suffisant à la nourriture, à l’eau ou aux soins médicaux.

L’État de Benue est depuis des années l’épicentre du conflit entre éleveurs nomades, majoritairement peuls, et agriculteurs sédentaires, en grande partie tiv. À l’origine de ces affrontements, des différends liés à l’accès aux terres arables et aux ressources en eau, exacerbés par les effets du changement climatique, la croissance démographique et l’insécurité généralisée.

Bien que les autorités nigérianes aient mis en place des forces de sécurité spéciales pour contenir les violences, les attaques se poursuivent avec une régularité alarmante, mettant en lumière les failles dans la protection des populations civiles.

Le gouverneur de l’État de Benue, Hyacinth Alia, a condamné les attaques et appelé le gouvernement fédéral à prendre des mesures urgentes. « Nous ne pouvons plus tolérer cette hémorragie de vies innocentes. Il est temps que l’État nigérian renforce sa présence sécuritaire dans nos régions rurales », a-t-il déclaré.

Des organisations de la société civile, ainsi que des responsables religieux, ont également exprimé leur indignation, réclamant justice pour les victimes et un plan de paix durable pour prévenir d’autres effusions de sang.

Alors que les autorités continuent de recenser les victimes et d’évaluer les dégâts, les besoins humanitaires se font criants. Des ONG locales appellent à une assistance d’urgence pour les personnes déplacées. Sans une intervention rapide, la situation pourrait s’aggraver, avec un risque accru de famine et de maladies.

LA REDACTION

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