L’Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption (AILC) a rendu publiques, ce lundi 25 août, les conclusions d’un contrôle qui met en lumière un vaste réseau de détournement de fonds publics au sein de la Trésorerie provinciale du Ouaddaï.
Selon le rapport de l’AILC, le montant total des malversations est estimé à six milliards cinquante-cinq millions de francs CFA (6,55 milliards FCFA). Ces fonds, destinés à des dépenses publiques essentielles, auraient été systématiquement siphonnés à travers un montage frauduleux impliquant de hauts responsables locaux.
Les principaux présumés auteurs cités par l’AILC sont :
- Le Trésorier provincial du Ouaddaï, basé à Abéché,
- Ainsi que le Receveur-percepteur de Koundjourou, une localité voisine.
D’après les enquêteurs, ces responsables auraient utilisé leur position stratégique pour orchestrer le détournement en falsifiant des documents comptables et en effectuant des retraits injustifiés de fonds.
Avec un préjudice évalué à plus de 6 milliards de FCFA, ce scandale figure parmi les plus importants révélés ces dernières années dans la région de l’Est tchadien. Il met en évidence la fragilité des dispositifs de contrôle interne et la nécessité d’un suivi rigoureux de la gestion des finances publiques.
Face à la gravité des faits, l’AILC a annoncé que les mis en cause ont été déférés devant la justice pour répondre de leurs actes. Des enquêtes judiciaires complémentaires devraient permettre d’identifier d’éventuelles complicités dans le circuit administratif et financier.
Ce nouveau scandale intervient dans un contexte où les autorités tchadiennes affichent leur volonté de renforcer la transparence et la redevabilité dans la gestion publique. L’issue de cette affaire sera perçue comme un test décisif pour l’efficacité de l’AILC et l’engagement de l’État dans la lutte contre la corruption, un fléau qui continue de fragiliser les institutions et d’appauvrir les populations.
La Rédaction