La province du Ouaddaï, située dans l’est du Tchad, traverse actuellement une crise sanitaire majeure avec une épidémie de choléra dont la propagation rapide inquiète les autorités et les organisations humanitaires. Depuis la déclaration officielle de l’épidémie le 13 juillet 2025, la situation s’est rapidement détériorée, affectant particulièrement les populations vulnérables, notamment les réfugiés et rapatriés tchadiens.
À ce jour, 938 cas suspects, dont 39 cas confirmés, ont été enregistrés dans la province. L’épidémie a déjà causé 63 décès, illustrant la gravité de la situation. Selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) du 16 août 2025, le nombre de cas suspects continue d’augmenter, avec 642 cas cumulés et 39 décès, soit un taux de létalité de 6,1 %.
Les zones les plus touchées se situent principalement dans les districts de Chokoyane, Hadjer Hadid, Adré, Farchana et Amleyouna. À ce jour, 18 centres de santé sont affectés, parmi lesquels Dougui, Kaoukaou, Kouchaguine, Malabat, Amdokone, Magrane, Treguine, Hadjer Hadid urbain, Bredjeing, Gondiang Amchalob, Gourgoudji, Site du lycée, Arkoum, Mermek, Yagom, Adré urbain, Camp de Farchana et Agourbo et Abougulegne.
La majorité des cas ont été recensés dans les camps de réfugiés, avec une concentration notable à Dougui, lieu où l’épidémie a été initialement détectée. La province du Ouaddaï abrite actuellement plus de 875 000 réfugiés soudanais et 313 000 rapatriés tchadiens, dont 61 % sont des enfants de moins de 18 ans. Cette densité de population exerce une pression considérable sur des infrastructures sanitaires déjà limitées, compliquant la mise en œuvre des mesures de prévention et de traitement.
Malgré les efforts des autorités sanitaires et des organisations humanitaires, la lutte contre l’épidémie fait face à plusieurs obstacles :
- Manque de financement, limitant la capacité à déployer des équipes médicales et des fournitures essentielles.
- Conditions climatiques difficiles, notamment la chaleur et les fortes pluies, qui compliquent l’accès aux zones isolées.
- Complexité logistique, liée à l’afflux massif de populations déplacées et à l’insuffisance des infrastructures sanitaires existantes.
La situation dans la province du Ouaddaï reste préoccupante. Les autorités locales et les organisations internationales insistent sur la nécessité d’une réponse coordonnée et urgente afin de stopper la propagation du choléra et de protéger les populations les plus vulnérables. La prévention, par l’accès à l’eau potable, l’assainissement et la sensibilisation, ainsi que la mise en place de traitements rapides pour les personnes infectées, sont essentiels pour limiter l’impact de cette épidémie.
Face à cette crise sanitaire, la mobilisation des ressources, le soutien international et la coopération avec les communautés locales seront déterminants pour contenir l’épidémie et éviter que la situation ne se détériore davantage.
La Rédaction
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