À trois semaines de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre, le Conseil national de sécurité (CNS) a annoncé l’interdiction des manifestations publiques visant à contester les décisions du Conseil constitutionnel. Cette mesure intervient dans un climat politique marqué par une multiplication de discours jugés xénophobes, haineux et subversifs, tenus notamment par certains responsables politiques et relayés sur les réseaux sociaux.
Réuni ce jeudi au palais de la Présidence de la République, le CNS, présidé par le chef de l’État, a adopté plusieurs dispositions pour garantir l’ordre et la sécurité durant la période électorale. « Les ministres en charge de la Justice et de la Sécurité ont été instruits à l’effet de prendre toutes les dispositions nécessaires pour maintenir l’ordre et la sécurité, y compris l’interdiction des meetings et manifestations publiques visant à contester les décisions du Conseil constitutionnel », indique le communiqué officiel.
Le CNS rappelle que, conformément à l’article 138 de la Constitution, « les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours » et qu’elles s’imposent à toutes les autorités comme aux citoyens. Toute contestation est donc illégale et expose ses auteurs à des sanctions prévues par la loi.
Depuis la publication, le 8 septembre dernier, de la liste définitive des candidats retenus pour la présidentielle, plusieurs voix contestataires se sont élevées, certaines utilisant un discours qualifié de « xénophobe, haineux et subversif » par les autorités. Le Conseil a fermement condamné ces comportements, estimant qu’ils sont contraires à « l’esprit de paix et de responsabilité attendu en période électorale ».
Dans le même élan, le CNS s’est félicité de la mise en œuvre de l’opération « Espérance », qui mobilise 44 000 éléments des Forces de défense et de sécurité. Ce dispositif prévoit le déploiement de patrouilles mixtes, pédestres et motorisées sur l’ensemble du territoire national afin de garantir un scrutin « sécurisé et apaisé ». Des exercices de simulation ont déjà été organisés en septembre pour tester la réactivité des forces.
Le président de la République a profité de la réunion pour saluer l’implication des garants traditionnels et religieux. La Chambre nationale des Rois et Chefs traditionnels a été félicitée pour sa tournée nationale de sensibilisation auprès des populations. Les guides religieux et les acteurs de la société civile ont également été encouragés à poursuivre leurs initiatives en faveur de la paix et de la cohésion sociale.
À mesure que l’échéance électorale approche, les autorités insistent sur la nécessité d’un climat apaisé, invitant les acteurs politiques et les citoyens à respecter le cadre légal et à s’abstenir de toute action susceptible de troubler l’ordre public.
La Rédaction
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