À moins de deux semaines du scrutin présidentiel, la tension politique monte d’un cran en Côte d’Ivoire. Le Front Commun, coalition regroupant les deux principaux partis d’opposition, a appelé dimanche à des manifestations quotidiennes sur l’ensemble du territoire pour exiger l’ouverture d’un dialogue politique inclusif.
« Les manifestations pour la démocratie, la justice et la paix se poursuivront tous les jours et sur toute l’étendue du territoire, jusqu’à la satisfaction des revendications par la tenue d’un dialogue politique », a déclaré le Front Commun dans un communiqué publié dimanche soir.
Cette annonce intervient dans un climat déjà lourd, marqué par le rejet des candidatures de plusieurs figures de l’opposition à la présidentielle du 26 octobre. Parmi elles, celle de Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre (2000-2003), dont la disqualification a suscité une vive indignation dans son camp.
Dimanche soir, la tension s’est encore accrue lorsque plusieurs camions de police ont été aperçus autour de la résidence de M. Affi N’Guessan, à Abidjan. Selon ses proches, les forces de l’ordre ont encerclé son domicile pendant plusieurs heures, alimentant la crainte d’une arrestation.
Ces nouveaux appels à manifester font craindre une escalade des tensions à l’approche du scrutin. Depuis plusieurs semaines, les organisations de la société civile et la communauté internationale appellent à la retenue et à la reprise du dialogue entre le pouvoir et l’opposition afin d’éviter une crise politique majeure.
Le gouvernement, pour sa part, n’a pas encore réagi à cet appel à la mobilisation “tous les jours”. Mais selon plusieurs observateurs, la situation pourrait rapidement dégénérer si aucun compromis politique n’est trouvé.
La Côte d’Ivoire, qui avait connu une grave crise post-électorale en 2010-2011, se trouve à nouveau à un tournant décisif de son histoire politique.
La Rédaction
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